Petit conseil de votre copine Juliette, prévenez votre entourage de vous ménager pendant une lecture qui s’annonce addictive et éprouvante. Et ne dites pas que vous n’avez pas été prévenu !

Non, ne crie pas…
Si Josh ne fait pas de bruit et si Nell reste…
Ils ont peut-être juste l’intention de me violer oh Seigneur…
quoi qu’ils…
la carabine… »

Valérie Hart, inspectrice de la Criminelle de San Francisco patauge comme tous ses collègues depuis trois ans. Trois longues années pendant lesquelles sept femmes ont été retrouvées mortes sur l’immensité du territoire américain. Sept corps retrouvés dans un état qui témoigne du tsunami de violence et de sadisme qui s’est abattu sur Katrina, Sarah, Lisbeth et les autres.

Loin d’être une idiote, malgré une histoire d’amour douloureuse et un passé qui la ronge, Valérie tient une toute petite piste qui va s’annoncer au fil des pages et des retournements de situation plutôt prometteuse.

Ils étaient sur la scène du crime depuis deux heures lorsque Valérie eut un malaise.
- Je prends cinq minutes, dit-elle à Will.
...Elle dut s’arrêter s’appuyer contre un tronc tant elle tremblait. Saisie de vertige, elle tomba à quatre pattes. »

D’un côté, Valérie (avec une « connasse » du FBI collée à ses basques) survoltée par une enquête complètement dingue et de l’autre, le ou les tueurs, jamais rassasiés de leurs terribles méfaits.

C’est à un jeu du chat et de la souris incroyablement haletant que nous convie Saul Black, connu pour sa trilogie fantastique Dernier Loup-Garou. L’Anglais a l’intelligence de nous confronter à nos peurs ancestrales et primaires (peur du noir, de l’abandon, de la faim,…) pour accentuer son emprise sur le lecteur. Tant et si bien que son écriture précise et anxiogène augmente notre rythme cardiaque au fil des chapitres.

Le menton appuyé sur sa poitrine, X. ouvrit la bouche et sentit un petit filet de salive sur sa lèvre inférieure. Le flic frappa plus fort avec sa botte de motard à coque en acier. »

Et là où Saul Black fait fort, c’est qu’il nous tient en haleine du début jusqu’à la fin sans aucun temps mort. Sans une seule micro seconde de répit. Et ce, jusqu’à un dénouement final (les 100 dernières pages donnent littéralement le tournis) qui n’arrive qu’à la toute toute fin de ce thriller sang pour sang étourdissant.

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Leçons d’un tueur, Saul Black (traduit de l’anglais par Isabelle Maillet), littérature anglo-saxonne, Presse de la cité/Sang d’encre, 493p., 22 euros. ISBN : 2258114853. Notre note : 4/5.