Harry avait finalement compris qu’il n’était pas sensé survivre. Il sentit son cœur tambouriner furieusement dans sa poitrine. Il était étrange que, dans sa peur de la mort, il batte d’autant plus vite, le maintenant vaillamment en vie. Mais il allait devoir s’arrêter, et bientôt. Ses pulsations étaient comptées. (…) La terreur le submergea tandis qu’il demeurait étendu par terre, avec ce tambour funèbre qui battait en lui. Mourir était-il douloureux ? Toutes les fois où il avait cru que c’était la fin mais avait réussi à s’échapper, il n’avait jamais vraiment pensé à la chose elle-même. Sa volonté de vivre avait toujours été beaucoup plus forte que sa peur de la mort. Pourtant, en cet instant, il ne lui venait pas à l’idée d’essayer de s’échapper, de distancer Voldemort. C’était fini, il le savait, et il ne restait plus que le fait en soi : mourir. »

Beaucoup de passages dans ce Harry Potter 7 sont très émouvants, comme cet extrait-ci. Mais on perd un peu de la magie-humour-suspense propre à la saga de JK Rowling…

Voilà, c’est dit, c’est le seul point négatif que j’ai trouvé dans ce livre ! J’avais entendu beaucoup de critiques disant qu’il était très réussi. Je vais plus loin : pour moi, c’est le meilleur. Et je pense que c’était le leitmotiv de JK Rowling en écrivant ce livre.

Mais pourquoi le 7 est-il vraiment mieux ?

Tout d’abord, parce qu’il contient (enfin) une fin digne de ce nom !

Ensuite, parce que tous les personnages vivants ont un rôle, qu’ils soient plus ou moins importants.

Troisièmement parce que l’organisation de son récit m’a particulièrement impressionné. Ce livre était préparé depuis le début.

JKR fait de nombreuses allusions aux tomes précédents, elle nous remémore des détails, et on se rend compte qu’ils pourraient bien compromettre une fin heureuse.

Si elle n’avait pas su comment se déroulerait le 7, elle n’aurait jamais écrit les autres livres de la même façon. La saga forme maintenant un vrai ensemble indestructible tant les liens entre les tomes sont nombreux.

Quatrièmement, parce que même si il y a moins d’humour, le suspense, lui, est toujours bien là ! Extrait.

Le serpent frappa au moment où Harry brandissait sa baguette qui fut projetée vers le plafond sous la force de la morsure qu’il sentit dans son avant-bras. Sa lumière tournoya à travers la pièce, dans un mouvement à donner le tournis, puis s’éteignit. D’un coup puissant, la queue du reptile l’atteignit au ventre, lui coupant le souffle. Il tomba en arrière, en plein sur la coiffeuse, au milieu du tas de vêtements crasseux. Harry pivota sur le coté, évitant de justesse un nouveau coup de queue qui s’abattit sur la coiffeuse, à l’endroit où il s’était trouvé un instant auparavant. (…) A l’étage inférieur, il entendit la voix d’Hermione appeler :

- Harry ?

Il ne parvenait pas à faire entrer suffisamment d’air dans ses poumons pour lui répondre. Une masse lourde et lisse l’écrasa sur le plancher et il la sentit glisser sur lui, puissante, musculeuse…

- Non !, haleta-t-il, cloué au sol »

En bref, pour moi, ce livre est une vraie réussite. Je ne peux plus espérer qu’une chose de JK Rowling : qu’elle s’arrête là, en tout cas avec les Harry Potter. Je serais très déçu si elle continuait, même avec un autre personnage principal.

Harry



Harry Potter et les reliques de la mort, traduit de l'anglais par François Ménard , Gallimard jeunesse, 850 pages, 28,90 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.