Il y a des livres qu'on continue à lire alors que la rage nous prend. Il y a pages qui se tournent encore alors que coulent les larmes.

Petite fille, Mariam, vit avec Nana, sa maman loin de la ville, Kaboul et loin du regard des autres. Toutes deux ont été placées là afin de cacher au mieux cette faute, commise quelques années plus tôt, par son père et sa mère. Nana était alors servante et Jalil l'homme de la maison... Marié a trois femmes, il n'a pas eu le courage d'assumer cette union et cette nouvelle paternité.

Mais aux yeux de Mariam, Jalil est un père aimant qui la couvre de présents, d'histoires aux paysages merveilleux, il est le sourire sur sa mine d'enfant.

Quelle idiote tu fais! Tu crois qu'il tient à toi et que tu seras la bienvenue chez lui ? Tu crois qu'il te considère comme sa fille ? Qu'il va t'accueillir dans sa maison ? Laisse-moi te dire une chose : le cœur d'un homme n'est jamais beau à voir, Mariam. Ce n'est pas comme le ventre d'une femme. Il ne saigne pas, il ne s'élargit pas pour te faire de la place. Je suis la seule à t'aimer. Tu n'as que moi au monde, Mariam, et quand je serai partie tu n'auras plus rien. Plus rien, tu m'entends ? D'ailleurs, toi-même tu n'es rien, ma fille ! »

Quinze années passent et Mariam se retrouve à Kaboul, à des kilomètres de son enfance... Elle vit au côté d'un homme misogyne et violent, Rachid. Elle voudrait l'adoucir, lui donner un enfant, mais elle n'y parvient pas.

La guerre, les Russes, les temps changent...

Les gens fuient le conflit mais il en est qui restent jusqu'au dernier moment... C'est le cas de Laila, qui vit dans la même rue que Rachid et Mariam. Elle a 14 ans lorsqu'elle perd ses parents. Seule, elle porte le fruit de son amour, Tariq.

Rachid veut un garçon. Elle cherche un endroit où survivre... Il l'épouse et se glisse dans son lit. La jalousie emporte alors Mariam.

Je ne t'aurai jamais nourrie, lavée et soignée si j'avais su que tu en profiterais pour me voler mon mari. »

Mais entre ces deux femmes commence une histoire, débute une aventure, une course, une échappatoire à cette vie dans l'ombre, cette vie de soumission et de torture...

« Nous partirons au printemps, Aziza et moi. Viens avec nous Mariam. » Les années ne s'étaient pas montrées tendres envers elle. Mais peut-être les suivantes seraient-elles plus clémentes...

Après « Les cerfs-volants de Kaboul », Khaled Hosseini livre un nouveau roman poignant. Sa douce écriture réussit à nouveau à faire vivre des paysages magnifiques, à faire naître des odeurs et à rendre des couleurs. Mais il dépeint hélas aussi la triste réalité des femmes qui portent le voile et qui baissent les yeux...

Mille soleils splendides



Mille soleils splendides, Kahled Hosseini, Belfond, 400 pages, 21 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.