Je vous présente Gilles.

Orphelin de père depuis l’âge de 2 ans.

Il enchaîne les relations amoureuses qui se terminent (presque) toutes en cauchemar. Sa mère s’est bien remariée, qui plus est avec un architecte qui leur a offert une maison, mais Gilles ne le supporte pas. Il le considère comme un ennemi a la mémoire de son père qu’il idéalise.

Chaque fois qu’ils se rencontrent c’est la même chose : crise de nerfs et disputes violentes, ce qui fait déprimer tout le monde, surtout la fille de l’architecte, Florence. Depuis son plus jeune âge, Gilles n’a qu’un but dans la vie : retrouver la trace de son père. C’est pour cette raison qu’il part à Valdaine, lieu de disparition de son père. Il se constituera petit a petit la vraie image de son père, différent de l’être défini par sa mère…

A ma première lecture, ce livre ne m’a pas beaucoup plu. A la deuxième, je l’ai beaucoup plus apprécié.

Cause : la quatrième de couverture. Je trouve qu’elle ne correspond pas avec l’esprit général, le contexte du livre. On le présente comme un livre super intéressant (normal pour une quatrième de couverture) mais quand on parle de son contenu, on souligne l’aspect recherches familiales, rebondissements de l’histoire. C’est vrai qu’il y en a mais ce n’est pas le principal. Le livre correspond beaucoup plus au genre « récit de vie quotidienne ».

Dans ce livre, je pense que l’histoire doit être prise en compte (c’est quand même un roman) mais qu’il faut surtout regarder plus loin, notamment dans le style d’écriture d’Adamek, auteur que j’aime particulièrement.

J’aime son art de la description. Comme ici.

A la lueur d’un réverbère clignotant, Gilles débarqua sur le quai de Lagnevie, d’un pas qui se voulait solennel, mais que le sol rendait glissant. Avec l’Eglise, dont le clocher de tuiles claires crevait la nuit, l’auberge partageait le privilège d’être la construction la plus imposante du village. Sa façade à colombage s’étageait en trois rangées de fenêtres aux volets percés de losanges ou de cœurs. Des lanternes éclairaient l’entrée, couvertes d’une couronne de glace qui avait commencé de fondre à la chaleur des ampoules. »

Et puis il y a sa manière de présenter les personnages. Avant leur description physique ou autre, il nous apprend les conséquences des métiers exercés par les personnages sur leur caractère ou leur situation sociale, économique.

Comme ici.

Si la tante Claudie n’avait pas de mari, ce n’était dû ni a son physique, lequel était plutôt agréable, ni a son caractère, d’une constante affabilité, mais plutôt au commerce qu’elle exerçait et qui l’avait maintenue depuis trente ans à l’écart des rencontres glaçantes. »

Ou ici.

Grégoire Martinel était un de ces hommes dont la physionomie se métamorphose au contact des animaux. Il en existe qui finissent par adopter le masque et les attitudes de leur chien. Le berger, lui, ressemblait à un mouton »

Bref, un roman très bien écrit mais qui ne vaut pas les meilleurs livres de suspens… !

Retour au village d'hiver



Retour au village d'hiver, d'André Marcel Adamek, Labord (également disponible en poche), 126 pages, 7 euros.