Le Blog des Livres - Mot-clé - campagne<p>Le Blog des livres est un site littéraire qui propose depuis 2007 des critiques et des avis sur des livres et romans récents et des interviews d'écrivains.</p>2023-12-18T19:18:18+01:00Bernardurn:md5:22018af4414fc176da7671c3b1eda900DotclearA Mélie, sans mélo - Barbara Constantineurn:md5:de32cdf58ce3e6d082adee9dbd762cb72008-10-12T11:47:00+00:002018-10-17T17:30:53+00:00BernardLa viecampagneFrancehumoursentimentalvillage<p>Il y a des romans dans lesquels vous entrez détendus, sereins.</p>
<p>Et dont vous ressortez avec les cheveux en pétard et de la fumée qui sort des oreilles.</p>
<p>Le nouveau bolide de Barbara Constantine met en scène Mélie, 72 printemps, veuve de Fernand. Mais ce n'est pas trop grave.</p> <blockquote><p>C'est qu'il lui a fait un très beau cadeau, le pauvre Fernand. Sans le vouloir, bien sûr, mais quand même... Celui de mourir pile au moment où elle a pris sa retraite. Un vrai cadeau bonus ! »</p>
</blockquote>
<p>Mélie vit à la campagne. En ce début d'été, elle devrait se morfondre d'inquiétude, devant les résultats de ses analyses, qui ne sont pas très bons. Mais non.</p>
<blockquote><p>Elle qui considère la curiosité comme une nécessité vitale, elle se fout de savoir le nom, la forme et le lieu où s'est peut-être installée cette chose. Si chose il y a évidemment. »</p>
</blockquote>
<p>Mélie préfère se concentrer sur la grande joie qui l'attend.</p>
<blockquote><p>Elle n'a envie que de penser à Clara, sa petite fille. C'est la première fois que Fanette la laisse ici toutes les vacances. Elle ne veut pas en perdre une miette. »</p>
</blockquote>
<p>Et elle n'en perdra rien. Mélie va dévoiler son monde à sa petite fille, qui en redemande. Avec Mélie et ses amis, Clara va apprendre qu'il y a des abeilles alcooliques, qu'une chatte peut parfaitement s'appeler Léon, qu'on peut observer des heures une araignée qui tisse sa toile, qu'on peut tout aussi bien regarder pousser les bambous. Et savourer des mets étranges.</p>
<blockquote><p>Elles ont préparé des radis et quelques racines de campanules raiponces, une salade de jardin mélangée à des feuilles de plantain et d'herbe de Saint-Jean, et une petite fricassée de racines de bardane. »</p>
</blockquote>
<p>Avec Clara, Mélie va vivre un été intense. Parce que c'est peut-être le dernier. Et peut-être pas.</p>
<p>A nouveau, Barbara Constantine livre un roman propulsé à l'uranium. Les personnages rentrent par la fenêtre et vivent, bougent et se cognent, pètent et se brûlent, s'aiment et se quittent, rêvent et découvrent. Grands, petits, beaux ou moches, tous ont ce petit grain de folie et cette façon bien à eux de laisser couler la vie, sans jamais lui faire barrage.</p>
<p>Un roman qui se déguste comme un bon dessert, sucré, ça oui, mais bourré de fantaisie, et qui ne vous donne qu'une envie, toute simple : vivre.</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/.Amelie_m.jpg" alt="Amelie.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Amelie.jpg, juin 2010" />
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<br /> <em>A Mélie sans mélo, Barbara Constantine, Calmann-Lévy, 244 pages, 14,90 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2253129054/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2253129054&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2253129054" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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A lire également sur le Blog des livres : <a href="http://www.leblogdeslivres.com/?2008/10/12/256-trois-questions-barbara-constantine-l-interview-du-blog-des-livres">Trois questions à... Barbara Constantine</a>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/10/12/255-a-melie-sans-melo-barbara-constantine#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/235Retour en terre - Jim Harrisonurn:md5:43870c1cfd68920131728b5c5482259d2007-06-21T13:58:00+00:002018-10-22T14:37:25+00:00BernardLa viecampagnemaladiemort<p>Il y a les livres vite lus et vite oubliés. Et puis il y a les livres plus exigeants qui élèvent l’âme. Tel est « Retour en terre », de Jim Harrisson.</p> <p>Le roman raconte le crépuscule de la vie de Donald.</p>
<blockquote><p>J’ai 45 ans et il me semble que je doive quitter cette terre de bonne heure, mais ce sont des choses qui arrivent. »</p>
</blockquote>
<p>Donald est atteint de sclérose en plaques et communique par écrit avec Cynthia, son épouse. Il lui raconte la vie de ses ancêtres, débarqués de leur Finlande profonde pour trouver le bonheur autour des lacs du Michigan.</p>
<p>Avant de s’effacer, Donald s’offre une ballade dans les montagnes du Canada. Il y croise une ourse, et observe le rituel funèbre des corbeaux. Puis il demande à sa famille d’abréger ses souffrances sur le lieu de ce dernier voyage, au milieu de la nature.</p>
<p>Le cœur du roman, c’est la manière dont la famille de Donald va accepter la mort de cet homme central dans le clan. Tous vont poursuivre leur existence, parfois très simple, que Jim Harrison nous conte, bonhomme. Mais tous vont aussi entamer une profonde réflexion sur eux-mêmes, dont le lecteur, ce voyeur, va se régaler.</p>
<p>K. son neveu, s’interroge sur le sens de sa vie.</p>
<blockquote><p>L’une des maladies les plus graves de notre culture, c’est que trop peu de gens ont accès à un travail plein de sens. »</p>
</blockquote>
<p>David, le beau frère du défunt, retourne au Mexique, où il ravitaille les candidats à l’exil aux Etats-Unis.</p>
<blockquote><p>J’ai pensé à l’étrange énergie jubilatoire des enfants mexicains qui jouent avec leurs jouets de pacotille, un enthousiasme que je remarque moins aux Etats-Unis chez nos enfants dont les jeux hautement organisés ont été conçus pour eux par des adultes assommés d’ennui. »</p>
</blockquote>
<p>Et puis il y a Cynthia, qui, lentement, se donne le temps de réapprendre à vivre et à aimer.</p>
<blockquote><p>La mort ne peut pas être si terrible puisque tous les êtres vivants passent par là. »</p>
</blockquote>
<p>« Retour en terre » est un roman exigeant, à l’écriture neutre, aux personnages un peu trop nombreux mais dont la profondeur fait l’intérêt.</p>
<p>C’est aussi un merveilleux livre sur l’homme en tant qu’élément des grands espaces. Les montagnes, lacs, oiseaux et mammifères sont omniprésents, et l'homme est l'un d'entre eux, et non leur maître.</p>
<p>Et c’est un livre sur la mort, en tant que passage. Pour le défunt et pour ceux qui restent.
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<img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Harrison.jpg" alt="Retour en terre" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>Retour en terre, de Jim Harrison, Christian Bourgeois, 324 pages, 23 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/06/21/117-retour-en-terre-jim-harrison#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/104American Darling - Russell Banksurn:md5:5c90380d634e434433e6fe02d25d0c822007-01-22T09:20:00+00:002018-10-23T16:41:23+00:00BernardL'aventureAfriqueAmérique du Nordcampagnelire<p>N’avez-vous jamais eu l’impression, en dévorant un roman, d’être en fait en train de lire une œuvre ? Je n’ai pas dit un classique. Mais un roman d’une telle densité, d’une telle intensité, avec des personnages tellement complets que le livre semble sortir de la catégorie roman pour chatouiller celle des œuvres.</p> <p>J’ai eu cette impression en lisant American Darling, de Russell Banks. Cette œuvre, donc, raconte l’histoire tortueuse d’Hannah Musgrave. Au moment où elle se livre à nous, cette Américaine a 59 ans. Elle vit retranchée dans sa ferme des montagnes Adirondacks, dans le Nord des Etats-Unis. Elle a acquis cette ferme pour se poser, enfin.</p>
<p>Car sa vie fut rock’n roll. Petite bourgeoise américaine, elle vit très mal cette identité. Alors elle s’acoquine avec les Weathermen, des révolutionnaires, opposant très actifs à la guerre du Viet-Nam. Sa spécialité : trouver des faux papiers à ceux qui se proposent de commettre l’un ou l’autre action visant à déstabiliser l’état américain.</p>
<p>Du coup, le FBI est à ses trousses. Elle part pour l’Afrique.</p>
<p>Elle se retrouve au Liberia, où elle épouse un notable local, Woodrow Sundiata. Hannah dirige désormais une clinique pour chimpanzés, des animaux qu’elle aime comme ses enfants, parce qu’elle leur a sauvé la vie. Quand elle a débarqué au Libéria, ils vivaient comme ceci :</p>
<blockquote><p>Mes yeux se sont un peu habitués à l’obscurité. Il y en avait qui étaient encore enfants, allongés dans un coin de leur cage. D’autres, qui disposaient de juste assez de place pour quelques pas furieux, toujours les mêmes, en avant et en arrière étaient manifestement adolescents. Une autre demi-douzaine d’adultes arrivés à maturité – des femelles, comme je le voyais à leur énormes organes sexuels – étaient obligés de rester courbés en deux quand ils voulaient se mettre debout, et leur volume corporel remplissait pratiquement toute la cage. Un peu plus loin, j’ai vu quatre ou cinq adultes encore plus corpulents, qui secouaient les barreaux avec une force terrible. Ces gros mâles ont craché dans ma direction et m’ont jeté des ordures et des morceaux d’excréments ; ils me lançaient des regards haineux et me montraient leur bouche caverneuse grande ouverte et presque édentée. »</p>
</blockquote>
<p>Russell Banks nous fait alors vivre avec une rigueur historique mais aussi romanesque les prémisses de la guerre civile dans ce petit pays. Et là, vous avez non seulement la sensation de vivre une histoire bien racontée, mais aussi de vous instruire. Un plaisir doublé !</p>
<p>Je ne vous conte pas la suite de l’histoire. Je ne puis en tout cas que vous recommander ce roman très dense, qui nous rappelle que les Américains savent ce que raconter des histoires signifie, et qu’on peut être né Outre-Atlantique et avoir une vision de l’Afrique qui n’est pas impérialiste.</p>
<p>Ah oui, j’oubliais : Russell Banks n’a jamais mis les pieds au Libéria. Dingue, non ?</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/American.jpg" alt="American Darling" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em><strong>American Darling</strong>, Russell Banks, littérature américaine, Actes Sud, 393 pages, 24 euros. Notre note : 4/5.</em>
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Du même auteur : <a href="http://www.leblogdeslivres.com/?2008/09/26/251-la-reserve-russell-banks">La Réserve</a>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/01/22/35-american-darling-russel-banks#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/29