Sara, jeune journaliste dans un grand quotidien, ne sait pas pleurer, pas plus que son père et son grand-père n'arrivaient à le faire. Elle n'a pas d'amis, de connaissances mais peut compter sur l'amour délicat de Clarence, qu'elle n'a d'ailleurs présenté à aucun membre de sa famille, ni d'ailleurs à personne.

La vie à deux n'était pas son fort. Non qu'elle fût repoussante ou invivable, au contraire. Ses traits réguliers et harmonieux, sa crinière troublante et son regard doux déstabilisaient bien souvent les hommes qui croisaient son chemin. Le problème, c'est qu'elle n'avait jamais envie de s'attarder sur leur route. Et, à vrai dire, les intéressés n'insistaient jamais. »

Sara, cependant, est très proche de sa grand-mère, Minouche avec qui elle a souvent de longues conversations. Un jour, celle-ci lui fait une incroyable confidence: pendant la guerre, alors que son mari était au front, elle a eu une liaison avec un peintre, héros de la résistance, et de cette passion est né un fils, le père de Sara.

Complètement déstabilisée, celle-ci ne sait que penser d'autant que Minouche souffre de la maladie d'Alzheimer. Pour connaître la vérité coûte que coûte la jeune femme décide de partir à la recherche de ce peintre. Elle le retrouve, il vit toujours dans le Bordelais, et cette rencontre va avoir pour elle et sa famille des conséquences inattendues...

C'est un roman incroyable, poignant qui vous happe d'abord sur un mode mineur puis petit à petit vous entraîne dans une spirale dont vous émergez atterrés, la dernière ligne achevant de vous assommer; quelques heures après l'avoir refermé, vous cherchez encore à comprendre et vous vous dites que l'auteur vous a terriblement bluffés.

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Mémoire vive, Vanessa Caffin, Belfond, 216 pages, 17 euros.