Dans « Le nouvel amour », il raconte par le menu son histoire avec Lou, une femme qu’il a rencontrée au moment où il n’attendait plus rien.

Mon existence ne différait de celles des autres que sur un seul point : elle était sans avenir. La reconduction à l’identique des jours, des semaines, des années, me laissait immobile au sein du grand mouvement du temps qui poussait tous les autres vers l’avant ».

Il est marié avec Alice, la maman de sa petite fille envolée à jamais. Cette expérience de profond désespoir l’unit encore à elle, d’un lien qui ressemble à l’amour, mais qui ne l’empêche pas de fondre pour Lou.

Un nouvel amour vient et, comme on a déjà vieilli, il y en a eu beaucoup d’autres avant lui. Et pourtant, il est le seul. Tout ce que l’on vous a donné avant lui, il vous le donne une fois de plus. »

Au fil des pages, Philippe et Lou vont vivre une histoire accidentée dont le premier donne le ton. Il rend Lou heureuse ou malheureuse, en fonction de sa météo affective, qui, parfois lui fait promettre l’éternité à sa maîtresse, parfois lui fait entrevoir la rupture et son retour auprès d’Alice.

Le ton est cru.

Même la masturbation ne parvenait plus à me reconduire vers la nuit. Je ne trouvais plus dans ma tête les images de Lou qui auraient suffi à me faire vider ensuite dans les draps. »

Je n’ai pas envie de déconseiller roman, car la langue est belle et je sais que les histoires affectives des autres permettent parfois de se situer sur la carte de ses propres amours.

J’ai juste envie de dire que, personnellement, j’éprouve une aversion pour ce genre de littérature.

Cette histoire d’amour est d’une profonde banalité. L’auteur semble en être conscient, et se justifie parfois en disant que certains aspects des amours ne figurent dans aucun roman, comme s’il cherchait un prétexte pour se raconter.

Je me fous de savoir que Philippe Forest se fait jouir tout seul et qu’il fait l’amour toutes les trois pages à sa maîtresse. Le seul but de ce livre est que Monsieur se sente mieux et tant pis pour le lecteur.

Je n’ai rien contre l’écriture-thérapie. En revanche, le manque d’inspiration me désole. Et quand il s’étale avec autant de nonchalance et de manière assumée, je trouve ces écrits égoïstes. Je me trouve dur, là, mais rien à faire : j'ai vraiment l'impression que je pense ça :-)

Le nouvel amour



Philippe Forest, Le nouvel amour, Gallimard, 174 pages, 16 euros. Vous pouvez le commander sur Amazon.