En cette période estivale, c’est une destination de choix. Après avoir exploré leurs mensonges, je suis parti à la recherche de leur âme, qui se révèle si bien dans l’amour. Mon guide est J.-B. Pontalis. Il connaît d’autant mieux la région qu’il est la fois écrivain, psychanalyste et amoureux.

Dans « Elles », son dernier ouvrage, il raconte une quarantaine de petites histoires d’amour sans aucune prétention. Ni dans l’intrigue, qui ne peut trouver son espace vital dans des textes aussi courts, ni dans l’écriture, propre, sans plus.

Pontalis raconte des courtes nuits d’amour, la déchéance d’un homme auquel les femmes, comme la chance, avaient toujours souri, il parle aussi de l’érotisme raffiné des tableaux de Bonnard ou encore de Bernard, qui aimait deux femmes à la fois. Il égrène aussi quelques-unes de ses amours de jeunesse, nous parle de sa mère, de la petite sœur qu’il n’a pas eue, et des idylles d’amis à lui, ou patients de son cabinet de psychanalyse.

Soyons honnêtes : ces histoires n’ont généralement aucun intérêt. On les oublie d’ailleurs presque aussi vite qu’on les a lues.

Mais alors, pourquoi ai-je aimé ce livre ? A cause des analyses psychologiques de Pontalis, livrées l’air de rien. C’est un peu comme ces chansons de variété dont on se surprend parfois à écouter les paroles, pour découvrir qu’elles éclairent une partie de nous-même, qu’elles livrent un message important, caché derrière une rengaine sans intérêt.

Il lâche, aussi quelques petites vérités universelles. Je vous en livre trois, vous les laisse méditer et poursuis mon voyage.

Elle lui aura appris, pensera-t-il plus tard, que toute femme est insaisissable, alors même que les hommes se vantent de les prendre. »

Les signes du désamour sont plus visibles que ceux de l’amour. »

Ce qu’il y a de plus horrible, dans la vieillesse, c’est que les femmes ne s’intéressent plus à vous alors qu’elles vous intéressent encore. »

Elles



Elles, de J.-B. Pontalis, Gallimard, 197 pages, 15,5 euros.