Le Blog des Livres - Mot-clé - enquête<p>Le Blog des livres est un site littéraire qui propose depuis 2007 des critiques et des avis sur des livres et romans récents et des interviews d'écrivains.</p>2023-12-18T19:18:18+01:00Bernardurn:md5:22018af4414fc176da7671c3b1eda900DotclearPurge - Sofi Oksanenurn:md5:5794b68e58ffbbf21f126647420bbdda2011-01-17T08:27:00+01:002018-10-17T18:27:43+02:00BernardL'amourenquêtefamillefemmesguerrehistoireRussiesuspense<p>Tu as lu Purge ? Euh non. Mais tu dois le lire ! Ah bon, pourquoi ? Mais t'as vu la tête de l'auteur ?</p>
<p>Or donc, on m'a recommandé près de 10 fois ce roman, sur base d'arguments hautement littéraires... Et je l'ai lu. Pas pour les piercings dans le nez de Sofi Oksanen, mais pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur.</p> <p>J'ai découvert un petit vent frais, une belle histoire. Celle de Zara, une jeune femme qui atterrit un jour comme un ovni dans le jardin d'Aliide, dans une sombre bourgade estonienne.</p>
<blockquote><p>Un ballot gisait sous les bouleaux. Aliide s'approcha sans le quitter des yeux, en alerte. Le ballot était une fille. Boueuse, loqueteuse et malpropre mais une fille quand même. »</p>
</blockquote>
<p>Vieille, acariâtre, brisée par la vie, Aliide s'inquiète de cette visite inattendue. Elle a peur car elle a quelque chose à cacher, veut virer l'importune. Et Zara a peur car elle est en fuite. Elle sait qu'Aliide est de sa famille, sans plus. Elle est son seul refuge.</p>
<blockquote><p>Il fallait essayer d'être gentille, polie, bien élevée et serviable, mais elle avait une tronche de pute et des gestes de putes. »</p>
</blockquote>
<p>Au fil des pages, les deux menteuses se dévoilent l'une à l'autre. Pour avoir la paix, Aliide a jadis épousé le communisme : elle s'est mariée avec Martin, un cadre du parti. Hautement sexy.</p>
<blockquote><p>Martin avait toujours des restes d'oignons dans les dents. Il avait les muscles lourds, à ses bras pendaient de la peau molle. Les longs poils des aisselles étaient jaunâtres de sueur. »</p>
</blockquote>
<p>Mais Aliide n'aimait que Hans, un opposant allemand, qu'elle cachait au domicile conjugal, à l'insu de Martin.</p>
<p>Zara, elle, a suivi une amie à Berlin, et s'est retrouvée embrigadée dans un réseau de prostitution.</p>
<blockquote><p>Tout ce sperme, tous ces poils, tous ces poils dans la gorge et pourtant la tomate avait toujours un goût de tomate, le formage de fromage, même si dans la gorge elle avait toujours des poils. Ca voulait sans doute dire qu'elle était vivante. »</p>
</blockquote>
<p>Zara a fui le réseau, non sans avoir occis l'un de ses membres éminents.</p>
<p>Aliide vendra-t-elle Zara ? Zara découvrira-t-elle pourquoi, venant de Russie, elle a de la famille en Estonie ? Lisez Purge, vous le saurez.</p>
<p>Cela en vaut la peine. Le style est très cru, mais pas sans élégance.</p>
<blockquote><p>Lénine flottait majestueusement sur le tissu rouge, le regard vers l'avenir. »</p>
</blockquote>
<p>On vit le communisme au quotidien.</p>
<blockquote><p>Talvi avec sa copine avaient frotté un jeans Sangar avec une brique à n'en plus finir, pour qu'elles aient le même genre de pantalons qui avaient l'air usé qu'à l'Ouest. »</p>
</blockquote>
<p>Et on se passionne pour ces deux destins finement croisés, pour ces deux combats humains, féminins, presque féministes.</p>
<p>La construction est également originale. L'histoire n'est pas linéaire, mais distillée en flash-backs et retours à aujourd'hui. Cela donne du rythme, mais ce n'est pas parfaitement réussi : le dénouement arrive un peu trop tôt.</p>
<p>Un grand roman, Purge ? Mieux : un grand roman à succès. Et en plus l'auteur a une tête incroyable...</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/.Purge_m.jpg" alt="Purge.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Purge.jpg, janv. 2011" />
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<br /> <em>Purge, Sofi Oksanen, traduit du finnois par Sébastien Cagnoli, Stock, 401 pages, 21 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2234062403/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2234062403&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em> le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2234062403" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2011/01/17/Purge-Sofi-Oksanen#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/276Les déferlantes - Claudie Gallayurn:md5:4470ac2784631c155359362d70e5d9062008-10-18T19:35:00+00:002018-10-17T17:30:46+00:00BernardLa vieenquêteFrancemerNormandie<p>Vous est-il déjà arrivé de deviner votre cadeau de Noël dix jours avant la fête ? Alors vous avez dû ressentir le même genre de déception que moi lorsque j'ai deviné le dénouement des « Déferlantes » trois cent pages avant la fin...</p>
<p>J'étais entré dans ce roman plein de bonnes intentions, dûment équipé d'un bon imperméable.</p> <p>J'ai donc débarqué à La Hague. Un endroit passablement hostile...</p>
<blockquote><p>Les vents qui soufflent les jours de tempête sont comme des tourbillons de damnés. On dit qu'ils sont des âmes mauvaises qui s'engouffrent à l'intérieur des maisons pour y prendre ce qu'on leur doit. On, c'est-à-dire ceux qui restent, les vivants. »</p>
</blockquote>
<p>La narratrice, ornithologue, est venue noyer un chagrin d'amour sur ce bout de terre éclaboussé. Pour éviter de penser, elle effectue des relevés pointilleux de la faune aviaire. Mais très vite, elle prend conscience que la population humaine y est au moins aussi intéressante...</p>
<p>Elle rencontre d'abord le ténébreux Lambert, tout juste arrivé du Morvan. Officiellement, il vient vendre la maison familiale. Mais la narratrice comprend vite qu'il est à la recherche de quelque chose d'autrement plus profond. Elle apprend qu'une nuit de mer calme, ses parents et son petit frère ont fait naufrage et ne sont jamais revenus. Il revient sur les lieux de son drame.</p>
<p>Un drame vieux de 20 ans, mais dont tous les protagonistes vivent encore au village. Parmi lesquels Théo, le gardien du phare, que Lambert soupçonne d'être responsable du naufrage, ce que la narratrice ne croit pas.</p>
<blockquote><p>Avait-il vraiment éteint le phare ? Je n'y croyais pas. Il connaissait les dangers de la mer et aimait les bateaux. »</p>
</blockquote>
<p>Mais la narratrice ne peut s'empêcher de questionner Théo, de l'observer. Tout comme elle s'intéresse à Lili, la tenancière du bar, à Max, un trentenaire un peu dans sa bulle, qui se construit un bateau baptisé « La Marie Salope » ou à Nan, une vieille que l'on dit folle depuis le départ d'un mystérieux petit garçon qu'elle avait recueilli.</p>
<p>La narratrice et Lambert finiront par deviner l'innommable lien qui unit malgré eux ces personnages et quelques autres...</p>
<p>« Les déferlantes » est un roman gris. Comme le ciel et la mer qui lui servent de décor, comme les humeurs et les âmes des habitants des lieux. Le lecteur chemine avec des personnages abîmés et consistants, en parfaite harmonie avec un décor et une atmosphère parfaitement rendus, comme le montre ce petit moment de chaleur.</p>
<blockquote><p>Lili a fait cuire des légumes, un plein faitout, avec du lard en morceaux et du gras de saucisse. Elle aimait ça, la communion des hommes, chez elle, dans son bistrot. Le partage. Cette atmosphère de chaleur particulière quand le fatigue gagnait, que les hommes s'assoupissaient et qu'ils continuaient de parler pour ne pas s'endormir. »</p>
</blockquote>
<p>Mais hélas, cette œuvre est aussi pleine de défauts. Le style haché et sans élégance est désagréable, l'histoire se traîne en des détails multiples et inutiles, sans parler des tics et tournures de phrases qui se répètent à l'envi. Le risque est du reste très élevé que le lecteur perce trop tôt le mystère et s'irrite de voir l'auteur égrener les indices d'une énigme qui, pour lui, n'en est plus une.</p>
<p>Dommage.</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/.Deferlantes_m.jpg" alt="Deferlantes.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Deferlantes.jpg, juin 2010" />
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<br /> <em>Les déferlantes, Claudie Gallay, littérature française, éditions du Rouergue, 525 pages, 21,50 euros. Notre note : 3/5. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2290024872/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2290024872&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2290024872" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/10/18/257-les-deferlantes-claudie-gallay#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/237Un lieu incertain - Fred Vargasurn:md5:9a5126f1d34ae0bba79782c0e8caeed12008-09-30T08:54:00+00:002018-10-17T17:32:24+00:00BernardL'aventureenquêteFred VargasSerbiesuspensevampires<p>Beaucoup d'auteurs tentent d'amuser le lecteur tout en l'instruisant. Fred Vargas, elle, l'amuse en le divertissant !</p> <p>Déjà, elle attaque son dernier roman, « Un lieu incertain » en mettant aux prises le commissaire Adamsberg et son voisin espagnol avec une chatte en difficulté...</p>
<blockquote><p>- Elle n'en a sorti que trois. Un est mort et deux autres sont encore coincés, j'ai senti les têtes. Moi je pousse en massant et toi, tu extirpes. Gaffe, ne va pas serrer comme une brute quand tu les sors. Une chaton, ça te craque entre les doigts comme un biscuit sec. »</p>
</blockquote>
<p>Importance de cette scène dans l'histoire ? Aucune. C'est juste pour donner au lecteur un sourire qui ne le quittera plus.</p>
<p>A peine remis de cette émotion, le commissaire s'en va faire un petit tour à Londres avec deux de ses limiers, Danglard et Estalère pour assister à un congrès. Un voyage de tout repos. Jusqu'à ce que le policier tombe sur une rangée de vieille chaussures. Rien d'extraordinaire. Sauf que les pieds sont toujours dedans...</p>
<blockquote><p>L'odeur était pestilentielle, la scène choquante, et Adamsberg lui-même se raidit. Des chaussures craquelées, lacets défaits, émergeaient des chevilles décomposées, laissant voir les chairs sombres et les teintes blanches des tibias coupés net. »</p>
</blockquote>
<p>De retour à Paris, le commissaire est appelé à Garches, sur une autre lieu de crime, plus sordide encore.</p>
<blockquote><p>Il se trouvait face à des tapis trempés de sang, semés d'entrailles et d'éclats d'ossements, entre quatre murs maculés d'éléments organiques. Comme si le corps du vieil homme avait éclaté. Le plus repoussant était sans doute les petits paquets de chair déposés sur la laque noire du grand piano, abandonnés comme des déchets sur l'étal. Du sang avait coulé sur les touches. Le mot manquait pour définir un homme qui réduisait le corps d'un autre en charpie. Le terme de tueur était insuffisant et dérisoire. »</p>
</blockquote>
<p>L'enquête du commissaire démarre laborieusement. D'autant plus que des devoirs sont consciencieusement sabotés, par un membre de l'équipe d'Adamsberg. Peu de temps après, un second crime est commis, à Vienne, copie conforme de celui de Garches. La victime ? Un certain Plögener.</p>
<p>Bon sang mais c'est bien sûr ! Le commissaire s'aperçoit que la première victime est le petit-fils d'un certain Plog. Il fait le rapprochement avec Plögener... Et flaire une vendetta. Pour en avoir le coeur net, il part à Kiseljevo, en Serbie, berceau de la famille « Plog », afin d'élucider les raisons de cette extermination.</p>
<p>Je vous laisse effectuer le voyage avec le commissaire.</p>
<p>Soyez rassurés : Fred Vargas chouchoute le lecteur comme peu d'écrivains. L'écriture est fine, équilibrée et sans artifice, l'humour est omniprésent, les personnages sont amenés avec beaucoup de finesse, et, surtout, l'intrigue ne connaît aucune faille. Impossible de déceler le coupable avec certitude.</p>
<p>Je vous laisse avec cette jolie méditation de l'attachant commissaire :</p>
<blockquote><p>Il est juste, songea-t-il, que ce n'est pas la qualité qui génère le plaisir pur mais le bien-être non escompté, quels qu'en soient les composants. »</p>
</blockquote>
<p>Je vous souhaite des plaisirs aussi inattendus que le dénouement d'un roman de Vargas !</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Un lieu incertain.jpg" alt="Un lieu incertain" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>Un lieu incertain, Fred Vargas, Viviane Hamy, 385 pages, 18 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2290023507/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2290023507&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2290023507" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/09/30/252-un-lieu-incertain-fred-vargas#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/232Millénium 1, 2 et 3 - Stieg Larssonurn:md5:46a4433284f76bfc8c3aa78eeacc5cf52007-10-04T22:30:00+00:002018-10-22T14:34:09+00:00JulietteAliceLa trouilleenquêteMilléniumScandinaviesuspense<p>Cela fait des mois que j'en entends parler, de cette série Millénium dont le troisième et dernier volet vient de sortir. Et là, ça y est : j'ai trouvé quelqu'un qui les a engloutis et a voulu nous faire partager sa passion ! Je laisse la parole à Juliette-Alice, et lui voue une reconnaissance... millénaire !</p> <p>Formidable, exaltante, envoûtante, « addictive » ou détonante, la trilogie Millénium qui vient de s’achever avec le troisième volume défie les superlatifs. On pourrait tout simplement la résumer en un mot : phé-no-mé-na-le !</p>
<p>Avant l’histoire, il me faut évoquer son auteur, le Suédois Stief Larsson. Terrassé par une crise cardiaque en novembre 2004 après avoir remis les trois tomes de Millénium, Stieg Larsson était connu pour son combat politique et idéologique, à la tête, notamment, de la revue Expo, décrite comme une revue suédoise observatoire des manifestations ordinaires de fascisme.</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/divers/Millenium/Millenium Stieg Larsson Bandeau.jpg" alt="" /></p>
<p>Pas étonnant, dès lors que Mikael Blomkvist, héros de Millénium qui travaille également à la revue du même nom, ne vive que pour la recherche de la vérité. Une vérité longtemps dissimulée qui va définitivement être projetée en plein jour dans « La reine du palais des courants d’air ». Un petit retour en arrière s’impose.</p>
<p><strong>« Les hommes qui n’aimaient pas les femmes »</strong>, le premier volet, met en scène Blomkvist, engagé par un riche industriel suédois afin d’écrire sa biographie. En pénétrant dans ce monde étouffant et lourd de secrets, le journaliste va découvrir rien de moins que l’horreur absolue. Brillamment, Larsson utilise les ficelles et la grammaire d’un polar pour trousser un roman détonnant. Ah oui ! Blomkvist est aidé dans sa tâche par Lisbeth Salander, une punkette étiquetée sociopathe et as en informatique qui deviendra la pièce centrale du puzzle Millénium.</p>
<p><strong>« La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d'une allumette »</strong>, le deuxième volume, est un thriller à couper le souffle, qui verra Blomkvist enquêter sur un réseau de prostitution. Le lecteur découvrira aussi le lourd passé de Lisbeth Salander, beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, et sa rencontre avec un paternel retors et fourbe . C’est sans doute le volet le plus solide et le plus musclé de la série.</p>
<p><strong>«La reine du palais des courants d’air »</strong> débute à l’hôpital avec une Salander cloué au lit au même étage que celui qu’elle a essayé d’assassiner. Si son innocence n’est pas prouvée, elle se retrouvera jusqu’à la fin de ses jours en hôpital psychiatrique. A « Super » Blomkvist de déjouer cette affolante conspiration émanant des sommets de l’Etat.</p>
<p>Tout cela est formidablement bien écrit et remarquablement documenté. Les personnages sont riches et complexes et l’intrigue à tomber. Phénomène littéraire sans précédent pour un auteur scandinave, Millénium a, paraît-il, dépassé le million de lecteurs.</p>
<p>Un mot, enfin pour vous suggérer de ne rien a avoir sur le feu lorsque vous attaquerez le premier volume… Comme dans les séries télé genre 24h ou The Soprano, vous deviendrez littéralement happé par Stieg Larsson au point de ne faire que lire jusqu’à la dernière ligne.</p>
<p>Pas convaincu ? Extrait du troisième volet.</p>
<blockquote><p>Elle finit par se lever et se placer derrière lui, puis elle dirigea la cloueuse contre sa colonne vertébrale juste en bas de la nuque. Liesbeth Salander réfléchit intensément. L’homme devant elle avait importé, drogué, maltraité et vendu des femmes au gros et au détail. Il avait tué au mois huit personnes, y compris un policier à Gosseberga et un membre du MC Svavelsjö. Elle ignorait totalement combien d'autres vies son demi-frère avait sur la conscience, mais à cause de lui, elle avait été pourchassée à travers tout le pays comme un chien fou, accusée de trois de ses meurtres à lui.</p>
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Son doigt reposait lourdement sur le bouton.</p>
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Elle ne voyait aucune raison de le laisser vivre. Il la haïssait avec une intensité qu’elle ne comprenait pas. Qu’allait-il se passer si elle le livrait à la police ? Un procès ? Prison à vie ? Quand allait-il bénéficier d'une permission ? Quand allait-il s'évader ? Elle sentit le poids de la cloueuse. Elle pouvait mettre une fin définitive à tout ça.</p>
</blockquote>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Millenium2.jpg" alt="Millénium 1" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, Millénium 1, Stieg Larsson, littérature scandinave, Actes Sud, 576 pages, 22,8 euros. Notre note : 5/5. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2330004990/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2330004990&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2330004990" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Millenium3.jpg" alt="Millénium 2" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, Millénium 2, Actes Sud, 656 pages, 23 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2742797874/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2742797874&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2742797874" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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<img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Millenium1.jpg" alt="Millénium 3" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>La reine dans le palais des courants d'air, Millénium 3, Actes Sud, 710 pages, 21,8 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2330014422/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2330014422&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2330014422" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/10/04/177-millnium-1-2-et-3-stieg-larsson#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/159La femme du Vème - Douglas Kennedyurn:md5:35da6ebe4635b1a56bca303a16037f822007-05-10T19:17:00+00:002018-10-23T15:37:42+00:00PhilippeLa vieenquêteParis<p>Quand un auteur américain passe sa vie à Paris, qu'est-ce qu'il raconte ? Une histoire d'Américain à Paris, pardi ! Mais pas vraiment le Paris carte postale que l'on pourrait attendre d'un yankee...</p> <p>Harry Ricks a ce qu’il convient d’appeler une sacrée quinte ! Prof dans une université américaine, Harry se retrouve au cœur d’un scandale pour avoir batifolé avec une de ses étudiantes. Sa vie, jusque là tranquille, tombe en lambeaux. Notre homme n’a pas d’autre choix que de s’exiler à Paris.</p>
<p>Sans énormément d’argent, il atterrit dans une chambre pourrie du 10ème arrondissement. Au fond du fond, histoire de gagner quelques euros, pour tout simplement survivre, Harry travaille comme veilleur de nuit dans un endroit sinistre et glauque. Alors qu’il nage en plein désespoir, Harry fait la connaissance de Margit, une hongroise torride qui ne va pas tarder à lui faire tourner la tête.</p>
<p>L’Américain Douglas Kennedy, auteur à succès de « La poursuite du bonheur » ou de « L’homme qui voulait vivre sa vie », livre avec ce nouveau roman une espèce de polar, parce qu’Harry va se retrouver au cœur d’événements tout simplement incontrôlables et même soupçonné de meurtres. Sous ce format polar, Kennedy en profite pour revisiter ses thèmes de prédilection avec une douce mélancolie, caractéristique de son œuvre. Souvent en guerre contre le conformisme puritain de son pays (l’auteur vit en Europe depuis 30 ans), Douglas Kennedy décrit la chute d’un homme en proie à ses propres démons et à ses blessures secrètes.</p>
<p>Comme ici :</p>
<blockquote><p>Me laissant à peine le temps de remonter mon jean et de cracher un jet de salive ensanglantée dans l’évier, elle m’a conduit sur le trottoir… J’ai regagné mes pénates tant bien que mal, je me suis gargarisé à l’eau salée pendant deux minutes ou plus. Je me suis dépouillé de mes vêtements, j’ai avalé un cachet de Zoplicone et trois d’analgésiques. Ce cocktail chimique m’a terrassé, et lorsque je me suis réveillé à deux heures de l’après-midi, ç’a été pour découvrir que je ne savais plus parler. »</p>
</blockquote>
<p>C’est, comme toujours, agréablement écrit et passionnant. Et pour la première fois dans sa bibliographie, l’Américain ajoute une dimension métaphysique et surnaturelle à son roman. L’influence, revendiquée, des nouvelles d’Edgar Allan Poe, sans doute.</p>
<p>C’est aussi l’occasion de découvrir un Paris crépusculaire et crasseux. Mais l’important est sans doute ailleurs. Comme toujours chez Kennedy, les hommes sont faibles. C’est cette faiblesse d’un Harry déchu en phase de rédemption avec sa belle hongroise qui donne tout son sel à ce roman noir dont le dernier tiers est absolument palpitant et… envoûtant.</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Kennedy.jpg" alt="La femme du Vème" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>La femme du Vème, de Douglas Kennedy, Belfond, 384 pages, 22 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/05/10/93-la-femme-du-veme-douglas-kennedy#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/83La vie aux aguets - William Boydurn:md5:ba19cd4e0d5d3a248c911a8619852f362007-03-22T22:35:00+00:002018-10-23T15:38:26+00:00BernardLa vieenquêteespionnageguerre<p>Petite leçon à destination des écrivains en herbe. Pour bien commencer son roman, il ne faut pas avoir peur d’attraper le lecteur brutalement par le col. Comme ceci :</p> <blockquote><p>Quand, petite, je me montrais grincheuse, contrariante et dans l’ensemble insupportable, ma mère me réprimandait avec des : "Un jour, quelqu’un viendra me tuer et tu le regretteras". Enfant, on ne prend pas au sérieux ce genre de remarque. Mais je m’en rends compte maintenant : elle a toujours redouté qu’on vienne la tuer. Et elle n’avait pas tort ».</p>
</blockquote>
<p>Et c’est parti ! William Boyd nous conte avec rythme, finesse et dans une langue admirable, l’histoire de Ruth Gilmartin qui découvre à 28 ans que sa mère n’est pas Sally Gimartin, comme elle le pensait, mais Eva Delectorskaya, née en Russie, ancienne espionne du gouvernement britannique.</p>
<p>Le plus pervers, dans cette histoire, c’est que la perfide Eva dévoile son destin à sa fille au compte goutte, en lui livrant, à chacune de ses visites, quelques pages du manuscrit de sa vie.</p>
<p>Entre chaque chapitre du manuscrit, William Boyd raconte les réactions de Ruth, et montre avec un certain cynisme comment cette histoire bouleverse sa vie de petite bourgeoise.</p>
<p>Ruth apprend ainsi que, juste avant la guerre, sa mère a quitté Paris pour la Grande Bretagne. Lucas Romer, son instructeur lui a alors enseigné les rudiments du métier d’espion.</p>
<blockquote><p>"Ne faites confiance à personne", lui dit-il sans solennité mais avec une assurance et une sorte de certitude pratique, comme s’il déclarait : "aujourd’hui c’est vendredi". "C’est la seule et unique loi. Ne faites confiance à personne, - pas même au seul être en qui vous pensez avoir le plus confiance au monde" ».</p>
</blockquote>
<p>Ruth découvre ensuite que sa mère est partie au début de la guerre aux Etats-Unis avec une mission : pousser les Américains à entrer en conflit avec l’Allemagne. Elle se fait passer pour une journaliste, et arrose les agences du monde entier de fausses nouvelles.</p>
<p>Au fil du roman, Ruth oscille, comme le lecteur, entre fascination et doute : et si tout ceci n’était qu’invention ?</p>
<p>Je me garderai bien de vous le dire.</p>
<p>« La Vie aux aguets » est une histoire drôle et légère. Boyd est un technicien du roman, un horloger. Mais au delà de l’histoire d’espionnage, qui pêche parfois un peu par ses invraisemblances, ce qui charme, c’est la quête de Ruth, qui trouve progressivement sa propre identité en découvrant celle de sa mère.</p>
<p>C’est autant un roman d’espionnage, qu’une très fine enquête psychologique, qui s’achève sur une fin à l’image d’Eva : espiègle et inattendue.</p>
<p>Une petite pensée de Ruth, pour terminer.</p>
<blockquote><p>J’ai pensé, soudain, qu’il en est ainsi de nos vies à tous – que c’est le seul et unique facteur qui s’applique à nous tous, qui nous fait ce que nous sommes, notre mortalité commune, notre humanité commune : un jour quelqu’un viendra nous emporter. Pas besoin d’avoir été espion pour le pressentir. »</p>
</blockquote>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Boyd.jpg" alt="La vie aux aguets" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>La vie aux aguets, William Boyd, Seuil, 333 pages, 23 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/03/22/79-la-vie-aux-aguets-william-boyd#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/49Mary Higgins Clark – La croisière de Noëlurn:md5:13c2a2d5d0be50b21c918590c538f74a2007-02-28T21:29:00+00:002018-10-23T15:39:12+00:00BernardLa vieenquêtemersuspense<p>Il y a des choses qu’il faut avoir faites une fois dans sa vie, parce que c’est comme ça. Visiter le Mont-St-Michel, par exemple. Ou lire un Mary Higgins Clark. M’étant jadis adonné au premier rite, je me suis donc acquitté du second.</p> <p>J’ai donc acquis « La Croisière de Noël », le dernier roman de l’une des maîtresses du suspens. Et bien, entre deux supplices, je préfère encore le mont normand, fut-il bondé, ensablé.</p>
<p>Déjà, les personnages principaux, ces fins limiers, qui vont dénouer une énigme digne de Scooby Doo, sont des centaines.</p>
<p>Il s’agit d’</p>
<blockquote><p>Alvirah et Willy Meehan et leurs bons amis, l’auteur de romans policiers Nora Regan Reilly et son mari Luke, ainsi que la fille unique de Nora et de Luke, Regan, et de son mari Jack, qui étrangement, portait également le nom de Reilly. »</p>
</blockquote>
<p>A partir de là, c’est-à-dire page 17, je n’ai plus compris qui était qui, et ce n’est pas faute d’avoir réécrit à quelques reprises, l’arbre généalogique au crayon sur un coin de page.</p>
<p>L’intrigue, la voici : une croisière de bienfaisance est organisée. Pour animer le voyage, dix pères Noël sont chargés de divertir les passagers. Avant le départ, deux passagers clandestins s’invitent à bord. Pour passer inaperçus, ils volent deux des dix déguisements de père noël et se promènent tranquillement à bord, mais l’un deux montre maladroitement son visage à quelques passagers. Pendant ce temps, la télévision diffuse le portrait robot d’un dangereux fugitif, recherché par la police. Pendant toute la croisière, nos six limiers (si je compte bien) vont voir ce portrait à la télé. Et il leur faudra tout le voyage, de 312 pages, pour faire tilt : « Bon sang mais c’est bien sûr, le père Noël c’est le dangereux fugitif ! » Puis ils l’attrapent, avec son complice.</p>
<p>Voilà, c’est tout.</p>
<p>D’accord, je le sais, je le sens, Mary Higgins Clark a fait des choses très belles. Mais là, on frise la pantalonnade.</p>
<p>Allez, un petit extrait quand même. La description très fine du Commodore du bateau.</p>
<blockquote><p>Quand elle l'avait vu pour la première fois, il lui avait paru intimidant. Il était imposant, viril. Le genre d'homme que sa mère qualifiait de « grand type épatant ». Pourtant, à parler ainsi simplement avec lui, elle se rendait compte que c'était un tendre, au fond et que, comme beaucoup d'autres, il voulait avant tout être aimé ».</p>
</blockquote>
<p>Prochaine fois, j'irai visiter les grottes de Lascaux…</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/higgins.jpg" alt="La croisière de Noël" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em><strong>La croisière de Noël</strong>, Mary Higgins Clark, littérature anglaise, Albin Michel, 312 pages, 19,50 euros. Notre note : 1/5</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/02/28/65-mary-higgins-clark-la-croisere-de-noel#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/56