Le Blog des Livres - Mot-clé - écrivain<p>Le Blog des livres est un site littéraire qui propose depuis 2007 des critiques et des avis sur des livres et romans récents et des interviews d'écrivains.</p>2023-12-18T19:18:18+01:00Bernardurn:md5:22018af4414fc176da7671c3b1eda900DotclearPourquoi lire ? - Charles Dantzigurn:md5:01aeefca8bd6c7c4991f51896637342e2011-03-07T08:56:00+01:002018-10-17T18:26:28+02:00BernardLa vielirelivresécrivain<p>Dans la vie, dit la sagesse populaire, faut pas trop se poser de questions.</p>
<p>Mais puisque vous lisez (sinon vous ne seriez pas ici), c'est que vous vous en posez, des questions. La pire de toutes, c'est peut-être celle-ci: « Pourquoi lire ? ». Ce coquin de Charles Dantzig se l'est posée, lui aussi. Il en a fait tout un livre.</p> <p>Un ouvrage avec des chapitres, pour faire semblant d'être structuré. Mais c'est en fait un chemin buissonnier, sans réelle direction, tracé par un auteur qui s'est fait plaisir, et à déposé, de ci de là, quelques petites réflexions sur la lecture.</p>
<p>Il y a en a drôles, il y en a de tristes. Il y en a de stupides ou revenchardes, sages ou provocatrices.</p>
<p>Puisque l'auteur se permet des certitudes, jugeons-en quelques unes avec le même tranchant.</p>
<blockquote><p>La lecture nous modifie peu. Elle nous perfectionne peut-être, éventuellement, un peu, mais un salaud ne restera pas moins un salaud après avoir lu Racine. »</p>
</blockquote>
<p>Entièrement d'accord. A ceci près que, les salauds que je connais qui ont lu Racine (ou le dernier <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2011/01/17/Purge-Sofi-Oksanen">roman</a> à la mode qu'il convient d'avoir lu), s'en vanteront beaucoup plus qu'un autre...</p>
<blockquote><p>Les femmes restées des gamines rêvant d'amour mènent à 300.000 des nunucheries qui pansent la douleur d'avoir un mari goujat qui mange les coudes sur la table. »</p>
</blockquote>
<p>M'enfin : je connais des femmes rayonnantes et intelligentes qui lisent <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/10/24/258-toutes-ces-choses-qu-on-ne-s-est-pas-dites-marc-levy">ceci</a> ou <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/07/31/247-je-reviens-te-chercher-guillaume-musso">cela</a>. Il est vrai que je mange avec les coudes sur la table...</p>
<blockquote><p>On pourrait imprimer un avertissement au dos des livres : <em>ATTENTION ! Les lectures qui vont trop dans le sens de vos pensées ou de vos goûts peuvent être dangereuses.</em> »</p>
</blockquote>
<p>J'ai longtemps pensé que c'était faux. Aussi ai-je aimé détester <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/01/26/41-les-bienveillantes-jonhatan-littel">ceci</a> ou <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/01/14/20-l-amant-en-culottes-courtes-alain-fleischer">cela</a>, et aimé adorer <a href="https://www.leblogdeslivres.com/index.php?2007/01/14/19-ensemble-c-est-tout-anna-gavalda">ça</a> ou <a href="https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/02/02/49-allumer-le-chat-barbara-constantine">ça</a>. Mais aujourd'hui, je le confesse : les premiers m'ont autant secoué que les seconds. C'est un peu comme les gens qu'on déteste : il est bon de les approcher pour voir ce qui nous répugne. Et quand on a compris, on ne les déteste plus...</p>
<blockquote><p>A aucun lendemain de mariage, dans aucun jardin de campagne, sur aucune plage, au bord d'aucune piscine, dans aucun train aucun avion aucune piscine, je n'ai vu qui que ce soit lire Proust, Mallarmé, Tolstoï... Qui lit les chef d'œuvre ? »</p>
</blockquote>
<p>Après avoir lu ce jugement définitif, j'ai ouvert l'œil dans le métro. Il ne m'a pas fallu deux jours pour trouver quelqu'un qui lisait Marcel Aimé. En revanche, je n'ai trouvé personne qui lisait Dantzig...</p>
<blockquote><p>Lire, lire, c'est très bien, mais il y a aussi des moments où il est bon de ne pas le faire. Après l'amour par exemple. »</p>
</blockquote>
<p>Ça, quelque chose me dit que c'est vrai. Aussi vais-je m'abstenir de vérifier.</p>
<p>On s'amuse beaucoup à la lecture de « Pourquoi lire ». L'inspiration de l'auteur baisse un peu au fil des pages, il lui arrive de régler quelques comptes, mais ce n'est pas suffisant pour chasser le sourire qui nous a rejoint dès les premières pages. Allez, une petite dernière, qui pourrait parfaitement s'appliquer à l'auteur :</p>
<blockquote><p>Les livres gais ne sont pas les plus nombreux du monde, c'est pour cela que nous devrions les vénérer comme des trésors universels. »</p>
</blockquote>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/Dantzig2.jpg" alt="Dantzig2.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Dantzig2.jpg, mar. 2011" />
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<br /> <em>Pourquoi lire ?, Charles Dantzig, Grasset, 244 pages, 19 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2253162191/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2253162191&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2253162191" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2011/03/06/Pourquoi-lire-Charles-Dantzig#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/284Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patatesurn:md5:73b14e4cce4614b52cb68fac0fe730af2010-10-11T15:15:00+02:002018-10-17T18:28:49+02:00BernardLa guerreguerrelivresécrivain<p>A l'heure où il n'y a plus que les factures que l'on reçoit par la poste (et encore), il faut être fou pour commettre un roman épistolaire. « Le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates » est donc un roman fou. Mais quelle douce folie !</p>
<p>Juliet est un écrivain talentueux, en mal d'inspiration.</p> <p>Un jour, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle reçoit une lettre d'un admirateur, un certain Dawsey, citoyen de l'île de Guernesey. Il lui parle incidemment d'un mystérieux cercle littéraire.</p>
<blockquote><p>Le Cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey est né à cause d'un cochon rôti que nous avons dû cacher aux soldats allemands. »</p>
</blockquote>
<p>Juliet veut en savoir plus, et entame une conversation épistolaire avec Dawsey, puis avec de nombreux habitants de l'île.</p>
<p>Elle apprend qu'une bande de gais lurons avait, un soir d'occupation, cuit un cochon à la broche. Alors qu'ils rentraient discrètement chez eux, une heure après le couvre-feu, l'un d'entre eux, éméché, entame une chanson, qui attire l'attention d'une patrouille allemande. L'élevage des cochons étant interdit à la population occupée, reste une échappatoire : inventer une excuse imparable.</p>
<blockquote><p>Elizabeth s'est avancée. Elle s'est approchée de l'officier et lui a débité sans reprendre son souffle un tissu de mensonges comme vous n'en avez jamais entendu. Nous étions vraiment désolés de n'avoir pas respecté le couvre-feu. Nous assistions à une réunion du Cercle littéraire de Guernesey et la discussion du soir sur <em>Elizabeth et son jardin allemand</em> était si captivante. Un livre merveilleux – l'avait-il lu ? »</p>
</blockquote>
<p>Le mensonge fonctionne à merveille, sauf que le Cercle n'existe pas, et que les Allemands risquent de vérifier, à tout moment, les dires des insulaires. Aussi la petite bande crée-t-elle effectivement cette association. Et pour recevoir dignement les Allemands, ils préparent un festin avec les ingrédients du cru : une tourte aux épluchures de patates !</p>
<p>Sous ses dehors innocents, presque fleur bleue, « Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates » raconte, avec une salutaire légèreté, des événements aussi pénibles que l'occupation, les déportations, les crimes et tortures, puis la libération de ce petit bout d'Angleterre. Avec des moments intenses.</p>
<blockquote><p>Tout semble si effondré, Sophie : les routes, les bâtiments, les gens. Les gens, surtout. »</p>
</blockquote>
<p>Mais il conte aussi, au détour de ces lettres échangées, 1001 petites histoires qui font sourire. Il regorge aussi de petites perles. Sur les hommes.</p>
<blockquote><p>Les hommes sont plus intéressants dans les livres qu'ils ne le sont en réalité. »</p>
</blockquote>
<p>Et, évidemment, sur les livres.</p>
<blockquote><p>Peut-être les livres possèdent-ils un instinct de préservation secret qui les guide jusqu'à leur lecteur idéal. Comme il serait délicieux que ce soit le cas. »</p>
</blockquote>
<p>Malgré une profusion de personnages parfois déroutante, c'est un roman bien écrit, bien traduit, bien construit et rythmé. On le recommandera aussi chaudement qu'une tasse de thé et un petit gâteau anglais tout juste sorti du four !</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/.Epluchures_m.jpg" alt="Epluchures.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Epluchures.jpg, oct. 2010" />
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<br /> <em>Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, Mary Ann Shaffer et Annie Barrows, traduit de l'anglais par Aline Azoulay, Nil, 391 pages, 19 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2264053518/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2264053518&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2264053518" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2010/10/11/Le-Cercle-litteraire-des-amateurs-d-epluchures-de-patates-M.A.-Schaffer-et-A.Barrows#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/264Seul dans le noir - Paul Austerurn:md5:25fa5a56c0b4931eb79e142913dae1462009-01-26T14:20:00+00:002018-10-17T17:29:15+00:00BernardLa vieécrivain<p>Si Paul Auster vous énerve lorsqu’il multiplie les histoires dans l’histoire, ne lisez surtout pas son dernier livre, « Seul dans le noir ».</p>
<p>C’est un nouveau festival de mises en abyme.</p>
<p>Le narrateur, August Brill, est allongé sur son lit à la suite d’un accident de la route.</p> <blockquote><p>Je suis seul dans le noir, le monde tournoie dans ma tête pendant que je lutte contre une nouvelle attaque d’insomnie, encore une de ces nuits blanches dans la campagne américaine. »</p>
</blockquote>
<p>En position horizontale, il n’y a pas grand chose d’autre à faire que d’inventer les fameuses histoires dans l’histoire. Et c’est parti !</p>
<p>Le narrateur donne la vie à Owen Brick, qui se réveille au beau milieu d’une guerre civile aux Etats-Unis. Owen apprend que l’Amérique libre attend de lui qu’il exécute un écrivain. Car cet auteur a inventé ce funeste conflit, et chaque mot qu’il écrit devient réalité.</p>
<blockquote><p>- Tu veux donc dire que tout ceci est une histoire, que quelqu’un a écrit une histoire et que nous sommes des éléments de celle-ci ?</p>
<p>
- En quelque sorte, oui.</p>
<p>
- Et s’il est tué, alors ? La guerre sera peut-être terminée, mais nous alors ?</p>
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- Tout redeviendra normal.</p>
<p>
- Ou alors nous allons disparaître.</p>
<p>
- Peut-être, mais nous devons prendre ce risque. »</p>
</blockquote>
<p>Le narrateur alterne subtilement ce récit avec des considérations sur ses proches. Le décès de sa femme. Le divorce de sa fille. Et le veuvage de sa petite fille, dont l’époux est mort en Irak.</p>
<p>Puis soudain, Paul Auster met un terme aux aventures d’Owen Brick. Et raconte quelque petites histoires, intéressantes en soi, mais sans lien entre elles. Mais elle donnent l’occasion à l’Oncle Paul d’émettre quelques profondes considérations.</p>
<p>Sur les livres.</p>
<blockquote><p>S’évader dans un film, ce n’est pas la même chose que s’évader dans un livre. Un livre t’oblige à rendre quelque chose, à faire usage de ton imagination et de ton intelligence, alors que tu peux regarder un film – et même en tirer du plaisir – dans un état de passivité mentale. »</p>
</blockquote>
<p>Sur la bonté.</p>
<blockquote><p>Seules les personnes droites doutent de leur bonté, et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont bonnes. Les méchants hommes savent qu’ils sont bons, mais les bons n’en savent rien. Ils passent toute leur vie à pardonner les autres, mais ne se pardonnent rien à eux-mêmes. »</p>
</blockquote>
<p>Et sur l’éducation.</p>
<blockquote><p>Il ne faut pas se mêler des sentiments des autres, et surtout pas de ceux de ses enfants. Les enfants n’apprennent rien des erreurs de leurs parents. Nous devons les laisser libre, les laisser rentrer dans ce monde pour faire leur propres erreurs. »</p>
</blockquote>
<p>On prend plaisir à rêver avec cet homme dans le noir, on médite sur ces quelques sentences, mais on regrette une fois de plus le côté dilettante de ce roman, pas vraiment construit. Les cent premières pages laissent présager une grande réussite. Les cent dernières sont vraiment trop buissonnières.</p>
<p>Paul Auster passerait-il trop de temps dans son lit ?</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/couvertures/.Auster2_m.jpg" alt="Auster2.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Auster2.jpg, juin 2010" />
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<br /> <em>Seul dans le noir, Paul Auster, Actes Sud, 192 pages, 19,5 euros. Vous pouvez</em> <a href="https://www.amazon.fr/gp/product/2742794581/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&camp=1642&creative=19458&creativeASIN=2742794581&linkCode=as2&tag=leblogdeslivr-21"><em>le commander</em></a><em> sur Amazon.</em><img src="https://www.assoc-amazon.fr/e/ir?t=leblogdeslivr-21&l=as2&o=8&a=2742794581" width="1" height="1" border="0" alt="" style="border:none !important; margin:0 !important;" />
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2009/01/26/265-seul-dans-le-noir-paul-auster#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/244Trois questions à... Barbara Constantine - L'interview du Blog des livresurn:md5:738de083c186f23175ef2a04db38cb052008-10-12T10:08:00+00:002023-01-07T20:54:28+00:00Bernard3 questions à...interviewécrivain<p>Ce fut un moment de chaleur, un moment « cosy ». <a href="http://www.livreshebdo.fr/weblog/webLogText.aspx?id=15">L'éditeur</a> de Barbara Constantine a reçu, dans son salon tapissé de livres des quatre coins du monde, quelques joyeux blogueurs littéraires, dont notre modeste maison.</p> <p>Une occasion rêvée de parler, avec Barbara Constantine, de son dernier roman, « <a href="http://www.leblogdeslivres.com/?2008/10/12/255-a-melie-sans-melo-barbara-constantine">A Mélie, sans mélo</a> », mais aussi de son premier ouvrage, « <a href="http://www.leblogdeslivres.com/?2007/02/02/49-allumer-le-chat-barbara-constantine">Allumer le chat</a> » Un moment très littéraire, ouvert, cultivé, simple et chaleureux, comme l'auteur, à qui nous avons posé trois petites questions, à lire et écouter !<br />
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<img alt="" src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/10questions/Barbara.jpg" /><br />
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<img alt="Un" src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/10questions/1.bmp" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> <strong>Barbara, après ton premier roman, « Allumer le chat », qui a connu un franc succès, dans quel état d'esprit as-tu écrit le second, « A Mélie, sans mélo » ? Avec angoisse ?</strong><br />
</p>
<p>Cela aurait été trop facile de repartir sur un truc branque comme le premier, mais je ne voulais pas non plus faire un truc totalement dramatique, donc le « sans mélo » était vachement important, par exemple pour moi. Mais je ne voulais pas cette même folie-là. Mais bien sûr que c'était super angoissant parce que pour le premier je n'étais pas attendue. Et là aussi il y a un truc c'est que très souvent, les gens qui ont aimé le premier me disaient : « Alors, à quand la suite ? » Mais je n'avais pas prévu de parler de suite. Par contre si je pense à une trilogie, c'est parce que je voudrais que cela se passe à peu près dans ces milieux-là. Je dis trilogie, mais cela sera peut-être une « quadrilogie. » Mais j'aime bien la campagne et les gens simples.</p>
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<audio controls="" preload="auto"><source src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/sons/Barbara.mp3" /></audio>
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<img alt="Deux" src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/10questions/2.bmp" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /><strong style="font-size: calc(var(--html-font-size) * 1.4);">Dans tes deux romans, les personnages sont cabossés, souvent issus de la campagne. Pourquoi ?</strong></p>
<p style="text-align: left;">C'est vrai que quand je vais à la campagne, c'est un plaisir extrême, c'est formidable de rencontrer des gens un peu cabossés, oui. Les gens de la campagne sont secrets, on ne parle pas d'eux, on ne parle pas d'eux dans les journaux, on ne les voit pas à la télé, moi ça me plaît beaucoup. Il y en a qui ne sont pas piqués des vers, d'autres beaucoup moins. C'est aussi tout le plaisir de la rencontre. D'ailleurs, c'est marrant, il y a des gens qui sont discrets sur leur vie et petit à petit tu les découvres, et tu apprends des choses incroyables. Je trouve cela formidable.</p>
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<img alt="Trois" src="https://www.leblogdeslivres.com/blog/public/images/10questions/3.bmp" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> <strong>Dans « A Mélie sans mélo », les personnages sont extrêmement positifs. Ils vont dans une direction qui donne de la joie, non ?</strong><br />
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Ca oui, j'aime bien donner de la joie. J'aime en avoir en moi en écrivant, mais aussi, peut-être, pouvoir la communiquer, c'est sûr. Mais en même temps, l'histoire que je raconte dure les deux mois de vacances, cela veut dire qu'on ne sait pas ce qui va se passer par la suite. C'est vrai qu'il y a de la joie, des amours qui se créent, mais cela s'arrêtera peut-être en septembre. C'est voulu : je ne voulais pas tomber dans le « tout est beau », même si la tendance est quand même celle-là. La joie ça m'intéresse !</p>
<p style="text-align: left;"> </p>
</div>https://www.leblogdeslivres.com/post/2008/10/12/256-trois-questions-barbara-constantine-l-interview-du-blog-des-livres#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/236Paroles d'écrivains (II) - Pourquoi écrivez-vous ?urn:md5:5873794153e6c2ee3525586cd939e5d32007-12-23T10:56:00+00:002018-10-22T13:50:33+00:00BernardLa revue de presseécrivain<p>A voir le nombre de lectures la semaine dernière, notre petite rubrique de vacances vous plaît... Alors on continue !</p> <p>Cette semaine, la question existentelle posée aux écrivains est : « Pourquoi écrivez-vous ? »</p>
<p>Je leur laisse la parole.
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<strong>Douglas Kennedy, mai 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/23 decembre/douglas_kennedy_j_ecris_mes_cauchemars_lmo_article_230.jpg" alt="Douglas Kennedy" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Pour raconter des histoires ! Pour moi, la fonction d’un écrivain est double. Il doit d’abord écrire des histoires pour les lecteurs; mais il doit mettre dans ces histoires les tensions et les inquiétudes de la vie moderne. Je n’écris pas pour raconter la vie. Il y a 20 ans, quand je commençais à écrire, j’ai essayé quelques romans autobiographiques. C’était nul. J’ai découvert que si on veut recréer sa vie comme romancier, on écrit des romans ratés.</em> » (dans <a href="http://www.lire.fr">Lire</a>, dernier roman : « La femme du Vème »).
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<strong>Marie Darrieussecq, juin 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/23 decembre/tom.jpg" alt="Marie Darrieussecq" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Mon métier, mon arme, mon rôle, c’est écrire. Pas plus pas moins. Je cherche à inventer de nouvelles formes, à écrire de nouvelles phrases, parce que c'est le seul moyen de rendre compte du monde moderne, dont le mouvement sinon nous dépasse sans cesse, demeurant illisible, incompréhensible. En ce sens toute écriture exploratrice, novatrice, est politique: même apparemment éloignée du "réel", des "événements", elle fournit le langage moderne, elle bâtit les outils verbaux et mentaux qui permettent de penser le monde. Elle fait rendre gorge au prêt-à-penser, au déjà dit.</em> » (dans <a href="http://www.livreshebdo.fr">Livres Hebdo</a>, dernier roman : « Tom est mort »).
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<strong>Paul Auster, février 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/23 decembre/auster_paul.jpg" alt="Paul Auster" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Parce que j’aime raconter des histoires. Je ne me considère pas d'abord comme un romancier mais comme un « raconteur d’histoires ». Mais, bien sûr, un raconteur d’histoires est quelqu'un qui utilise la fiction, les mots, et devient, par là même, ce qu’on appelle un romancier. Mais je cherche à raconter la meilleure histoire possible, pas à faire passer telle ou telle idée. Bien sûr, une histoire est plus agréable si elle est accompagnée de métaphores, si elle plonge aux racines de ce qui fait l’être humain. Mais l’histoire prime tout. Sinon, on ne fait plus de roman, mais de l’essai.</em> » (dans <a href="http://www.lire.fr">Lire</a>, dernier roman : « Dans le scriptorium »).
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<p><strong>Orhan Pamuk, janvier 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/23 decembre/orhan pamuk.jpg" alt="Orhan Pamuk" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>J'écris parce que j'en ai envie. J'écris parce que je ne peux pas faire comme les autres un travail normal. J'écris parce que je suis très fâché contre vous tous, contre tout le monde. J'écris parce qu'il me plaît de rester enfermé dans une chambre. J'écris parce que je ne peux supporter la réalité qu'en la modifiant. J'écris parce que j'aime l'odeur du papier. J'écris parce que je me plais à la célébrité. J'écris parce que la vie, le monde, tout est incroyablement beau et étonnant. J'écris parce que je n'arrive pas à être heureux, quoi que je fasse. J'écris pour être heureux.</em> » (sur le site du <a href="http://nobelprize.org/nobel_prizes/literature/laureates/2006/pamuk-lecture_fr.html">prix Nobel</a>, dernier roman : « Istanbul »).
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<strong>Colum Mc Cann, septembre 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/23 decembre/columAbout.jpg" alt="Colum McCann" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Je crois en la nécessité de la parole écrite. Mais il faut distinguer la nécessité du pouvoir. Je ne suis pas convaincu du pouvoir de la littérature aujourd’hui, mais même si la littérature n’a pas de pouvoir, j’estime que la parole écrite est totalement nécessaire. Les histoires conservent la trace du temps. Elles mettent l’accent sur les questions du cœur humain. Faulkner dit que la meilleure écriture renvoie au cœur humain. C’est la trame de toute histoire. Et les meilleures ont le pouvoir de changer les choses. C’est quelque chose en quoi je dois croire… sinon, bien sûr, il est inutile d’écrire.</em> » (sur l’<a href="http://pagesperso-orange.fr/calounet/interview/mccannexclusivite.htm">Ivre de lecture</a>, dernier roman: « Zoli »).</p>
<p>Je vous souhaite une excellente fête de Noël. La semaine prochaine, ce sera la "Revue de presse" ou "Paroles d'écrivains", selon l'actualité !
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/12/23/215-paroles-d-ecrivains-ii-pourquoi-ecrivez-vous#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/195Paroles d'écrivains (I) - Comment écrivez-vous ?urn:md5:2c33bdbeed3694ae383d4bf20cfd10832007-12-16T18:38:00+00:002018-10-22T13:50:42+00:00BernardLa revue de presseécrivain<p>Damned ! La presse est déjà en vacances. Cette semaine, les journalistes ont tous eu la même idée originale : dresser une liste de livres à offrir. Puisque ce blog en est une à lui tout seul, de liste de livres à offrir, je vais adapter la revue de presse durant les quelques semaines où la presse se repose, pour vous proposer autre chose.</p> <p>Or donc, voici « Paroles d’écrivains ». Je me suis aperçu qu’on leur posait souvent les mêmes questions, à nos amis de la plume. En guise de rétrospective, je vais reprendre, dans la presse de l’année, une question qui a été posée à plusieurs écrivains et vous livrer leur réponse, histoire de comparer les sensibilités.
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La question de la semaine: « Comment écrivez-vous ? »
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<strong>Philippe Claudel, octobre 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/16 decembre/Claudel.jpg" alt="Philippe Claudel" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>J’écris dans une sorte d’inconscience. J'écris comme un lecteur, mot à mot, ligne à ligne, page après page. Je découvre le roman en l'écrivant. J'avance dans le noir et c'est pour cela que je dis que je suis moins un écrivain qu'un lecteur. Et je suis incapable de faire un plan. Jadis, quand j'essayais d'en faire, je n'arrivais pas à écrire parce que cela me stérilisait complètement. Evidemment je ne suis pas complètement idiot en écrivant, je pressens de choses, mais à la fin, la lecture devient un bain révélateur et je vois mon cliché qui commence à sortir, je vois les contrastes et je vois la photo.</em> » (dans <a href="http://www.lesoir.be">Le Soir</a>, dernier roman : « Le rapport de Brodeck »)
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<strong>Eric Emmanuel Schmitt, novembre 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/16 decembre/Schmitt.jpg" alt="Eric-Emmanuel Schmitt" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Avant, j’étais dans une espère d’urgence vitale : il me fallait écrire, vite, tout ce que j’avais à écrire et publier. J’ai vu tellement de gens qui voulaient écrire mourir avant d’avoir terminé le moindre livre… Cela m’a donné ce sentiment d’urgence : si je vis, il faut que je mérite cette vie. Voilà pourquoi j’écris d’un jet, avec force et violence sans prendre beaucoup de temps pour me relire. Aujourd’hui, j’ai sans doute mûri : je déteste me relire trop longuement car j’ai l’impression de l’écrivain qui se regarde le nombril, mais je prends vraiment le temps de retravailler, d’épurer.</em> » (dans <a href="http://www.lire.fr">Lire</a>, dernier roman : « La rêveuse d’Ostende »)
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<strong>Eric Orsenna, juin 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/16 decembre/erik_orsenna.jpg" alt="Erik Orsenna" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>C’est sur mon bateau que j’écris le mieux. Car on s’emmerde en bateau. Très souvent, ce que j’écris est nul. Mais c’est normal. Ce qui est anormal, c’est quand ça marche, quand on ne ressent ni douleurs particulières, ni angoisses. Je procède par couches. Me méfiant de la velléité, je vais jusqu’au bout. Après, j’examine. Quitte à jeter 300 pages.</em> » (dans <a href="http://www.lire.fr">Lire</a>, dernier roman : « La grammaire est une chanson douce »)
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<p><strong>Michèle Lèsbre, septembre 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/16 decembre/Lesbre.jpg" alt="Michèle Lèsbre" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>Pour chacun de mes romans, il y a d'abord tout un temps de gestation pendant lequel je prends simplement des notes, qui d'ailleurs ne me serviront pas toutes. Cela dure plusieurs mois, disons quatre ou cinq, puis je commence à écrire, sans plan car si j'en faisais un, j'aurais l'impression de l'avoir déjà écrit. J'aime écrire comme ça, comme une sorte d'aventure, comme je marche dans une ville que je ne connais pas et le texte lui-même s'écrit en cinq ou six mois, c'est variable.</em> » (sur l'<a href="http://www.linternaute.fr">Internaute</a>, dernier roman : « La canapé rouge »)
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<p><strong>Doris Lessing, décembre 2007</strong></p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/revuepresse/16 decembre/Lessing.jpg" alt="Doris Lessing" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />« <em>On demande souvent aux auteurs : "Comment écrivez-vous ? Avec un ordinateur ? Une machine à écrire électrique ? A la main ?" Mais la question essentielle est celle-ci : "Disposez-vous de cet espace libre qui devrait vous entourer quand vous écrivez ?" À l'intérieur de cet espace, qui est proche d'une forme d'écoute, d'attention, vous viendront les mots, les mots que diront vos personnages, des idées. Si l'écrivain ne peut pas trouver cet espace, alors poèmes et histoires peuvent être mort-nés. Quand des auteurs parlent entre eux, l'objet de leurs questions a toujours un rapport avec cet espace, cet autre temps : "Tu l'as trouvé ? Tu le tiens ?"</em> » (dans <a href="http://www.lemonde.fr">Le Monde</a>, dernier roman : « Un enfant de l’amour »)</p>
<p>La semaine prochaine la question sera : « Pourquoi écrivez-vous ? » Bonne semaine à tous !
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/12/16/213-paroles-d-ecrivains-i#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/193L'amour avant que j'oublie - Lyonel Trouillot - Rentrée littéraire 2007urn:md5:d8a6616e83a0fc5fe401e6ae1b1241742007-10-20T22:59:00+00:002018-10-22T13:52:07+00:00BernardLe lointainsentimentalécrivain<p>Il y a des jours où j’imagine très bien ce que les chercheurs d’or doivent ressentir quand la terre se montre généreuse à leur égard. Tenir « L’amour avant que j’oublie », c’est avoir de l’or dans les mains.</p> <p>Par la magie des phrases brillantes qui vous enjôlent dès les premiers instants, vous arpentez les rues de Port-au-Prince, en Haïti, la ville de l’auteur. Vous voyez la vie comme elle va, la vie comme elle va vite. Vous entendez l’air.</p>
<blockquote><p>Tu connais la chanson : <em>Bleu, bleu, l’amour est bleu</em>. A l’époque, toutes les voies la chantaient. De l’école au bordel. Des boutiques du bord de mer à la ceinture de chair du quartier des mendiants serrant chaque jour de plus près les vieux murs décrépis de l’ancienne cathédrale. »</p>
</blockquote>
<p>Lyonel Trouillot conte le destin de l’Ecrivain, un romancier, poète et professeur qui envisage de déclarer sa flamme à une jeune participante à un colloque où il intervient. Mais très vite, il se rend compte que sa voix ne lui permettra pas cette audace, alors il écrit.</p>
<blockquote><p>Quand on écrit, la distance est très grande entre la main tendue et la voix qui dit non. On n’entend pas la voix. On ne regarde pas l’indifférence du visage. Et si l’on pleure, on pleure tout seul. »</p>
</blockquote>
<p>Dans le récit qu’il destine à l’élue, l’Ecrivain revient sur ses années de jeunesse dans la capitale haïtienne. Ces moments de bonheur partagés avec l’Etranger, l’Historien et Raoul, les autres locataires de la pension.</p>
<blockquote><p>Nous avions pris l’habitude de placer nos chaises dans la cour, autour de la petite table en fer forgé. Avant de partir, la cuisinière nous préparait du thé qu’elle laissait sur la table. Raoul, généreux, laissait parler les autres. L’Historien remontait très loin dans le passé, l’Etranger entendait nous conter son vécu. Et c’était tous les soirs la guerre des soliloques entre hier et là-bas, la bataille à deux voix entre le carnet de voyages et les éphémérides, l’une cherchant son salut dans la mémoire du monde, l’autre se réclamant de sa géographie. »</p>
</blockquote>
<p>Lyonel Trouillot conte paisiblement le destin de ces quatre amis, leurs familles, leurs amours, leurs mensonges.</p>
<p>Ne demandez pas à l’auteur de l’ordre, de la discipline, de l’organisation. Il n’y en a pas. Ce roman de l'universel, ce roman de l'homme dénudé avance lentement et prend le temps de mille détours, durant lesquels apparaissent des personnages attachants, des contes, des ambiances et des pépites littéraires. Je vous en donne une, mais sachez qu’il y en a cent.</p>
<blockquote><p>Lorsque l’Historien avait dû quitter la pension pour l’hôpital, je venais juste de publier mon premier roman. Je lui en avais apporté un exemplaire dans sa chambre. Il l’avait rangé dans sa malle à côté de ses classiques préférés. Les quelques honneurs que le livre a pu récolter par la suite ne représentent rien devant ce geste. Les seules vraies réussites sont de l’ordre de l’intime. Aucun prix littéraire ne vaut la malle de l’Historien. On ne devrait écrire que " pour toi ". »</p>
</blockquote>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Trouillot.jpg" alt="L'amour avant que j'oublie" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>L'amour avant que j'oublie, Lyonel Trouillot, Actes Sud, 183 pages, 18 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/10/20/187-l-amour-avant-que-j-oublie-lyonel-trouillot-rentree-litteraire-2007#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/168Portrait de l'écrivain en animal domestique - Lydie Salvayre - Rentrée 2007urn:md5:f0b80547354d5b9a1e669b5b1a720eab2007-10-18T09:21:00+00:002018-10-22T13:52:15+00:00BernardLa viehumourécrivain<p>Il y a des auteurs qui ont tous les droits : utiliser des mots incompréhensibles, arrêter leurs phrases en plein milieu, et inventer des situations abracadabrantesques. Le pire, c’est que cela donne parfois des romans irrésistibles.</p> <p>Tel « Portrait de l’écrivain en animal domestique », de Lydie Salvayre. C’est l’histoire d’une écrivain française talentueuse qui décide d’écrire la biographie de Tobold, roi du hamburger, une sorte de Bill Gates de la restauration et de l’argent rapides.</p>
<p>L’écrivain s’installe donc dans le quotidien de Tobold, et fait la connaissance de Cindy, l’épouse du magnat et de Dow Jones, son chien. L’écrivain comprend alors à qui elle a affaire.</p>
<blockquote><p>Qu’il me tutoye, passe encore, me disais-je mais qu’il se gratte ou se laisse aller à remonter, devant moi, avec un parfait naturel, ses génitoires, cela me désoblige de la plus violente manière. »</p>
</blockquote>
<p>S’il n’y avait que cela ! Il y a aussi les idées de Tobold, qu’elle subit comme autant d’humiliations.</p>
<p>Sur les chômeurs.</p>
<blockquote><p>L’allocation de chômage détruit à plus ou moins long terme ceux qu’elle est censée soutenir. Je suis contre ! contre ! et contre ! écrivez-le. Les chômeurs sont la lie de la société, dont ils attendent tout, qu’elle les torche et les lange, c’est répugnant. »</p>
</blockquote>
<p>Ou sur l’économie de marché.</p>
<blockquote><p>Le nombre des adeptes qui disent O.K. à la libre économie est gigantesque et il grossit de jour en jour. Tous veulent, vois-tu, leur part de gâterie. La puissance de la Libre Economie est telle, écris-le, qu’elle convainc même ceux qu’elle menace le plus. »</p>
</blockquote>
<p>L’écrivain se révolte intérieurement, puis s’endort, découvrant avec stupeur les vertus anesthésiantes du luxe. Jusqu’à ce miraculeux et burlesque sursaut de Tobold, que je vous laisse le soin de savourer.</p>
<p>C’est avec ces situations délirantes, et des mots cinglés comme « encoucougner » ou « entéléchie » , c’est avec des rencontres impossibles, comme celles avec Robert de Niro ou Sophie Marceau, c’est avec des personnages excessifs mais diablement humains, que Lydie Salvayre a mixé son roman fou. Une bouffée, que dis-je ! un ouragan d’air frais et fin.</p>
<p>Mais attention : derrière un divertissement qui pourrait paraître anodin ne se cache pas seulement une satire de la société de consommation et ses exploitants. En inventant Tobold, un personnage sensible et plein d’humour derrière sa brutalité et sa vulgarité d’apparat, Lydie Salvayre humanise aussi ces patrons jugés cyniques. Par moment, ils se montrent même convaincants.</p>
<p>Alors prudence : gardez votre libre arbitre et ne vous laissez par encoucougner par Lydie Salvayre !
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<img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Ecrivain.jpg" alt="Portrait de l'écrivain..." style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>Portrait de l'écrivan en animal domestique, Seuil, 235 pages, 18 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/10/18/186-portrait-de-l-crivain-en-animal-domestique-lydie-salvayre-rentre-littraire-2007#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/163Alabama Song - Gilles Leroy - Rentrée littéraire 2007urn:md5:440a4394a07375d03b4e836a9acecfa92007-09-19T15:17:00+00:002018-10-22T14:34:29+00:00BernardL'amoursentimentalécrivain<p>Cela vous est déjà arrivé ? Vous entamez, un peu distrait, la lecture d’un roman. Et à mi-chemin, c’est la révélation : vous comprenez tardivement un élément qui change totalement votre lecture...</p> <p>J’étais donc entré dans Alabama Song par la petite porte, sans autre attente que celle suscitée par un titre alléchant.</p>
<p>Direction Montgomery, Alabama, à la rencontre de Zelda. Une femme de tête.</p>
<blockquote><p>Je suis la fille du Juge, la petite fille d’un sénateur et d’un gouverneur : je fume et je bois et je danse et je trafique avec qui je veux. Je suis une salamandre : je traverse les flammes sans jamais me brûler. »</p>
</blockquote>
<p>Au soir de la Grande Guerre, elle fait la connaissance de Fitz, un aviateur venu des Grands Lacs, et en partance pour le Vieux Continent. Il s’est promis de devenir un écrivain célèbre. Et comme en Europe, les canons se taisent, il se consacre à son rêve, et le réalise.</p>
<p>Fitz et Zelda vont vivre une passion. Pas de celles qui consument les êtres en un rien de temps, non, un amour fou qui va les brûler durant trente ans.</p>
<p>Au fil de ma lecture, je me rends compte que Fitz est un diminutif de Fitzgerald. Tiens, tiens. Et que Zelda le nomme aussi Scott, ou Francis. Mmh. Francis Scott Fitzgerald. Il me semble avoir déjà vu ces noms et prénoms accolés. Et soudain ça fait tilt, Scott Fitzgerald ! bon sang mais c’est bien sûr : l’auteur de Gatsby le magnifique !</p>
<p>Voilà qui change totalement ma lecture, car savoir qu’une telle passion exista, qu'elle fut aussi littéraire que charnelle, me la rend d’autant plus incandescente.</p>
<p>Dans les années folles, cette amour transforme Zelda.</p>
<blockquote><p>Pour la première fois à Manhattan, je suis une femme sexy, une bombe comme ils disent, une femme avec qui l’on sort fou de fierté et avec qui l’ont rentre fou de désir. »</p>
</blockquote>
<p>Le succès de Scott passe. Le déclin s’immisce, mais la passion dure.</p>
<blockquote><p>J’ai épousé un artiste ambitieux, me voici douze ans plus tard flanqué d’un notable ivrogne et couvert de dettes, telle la dernière des rombières. »</p>
</blockquote>
<p>De la naissance de cette amour à la destruction de ses deux jouets, Gilles Leroy nous ballade dans ces vies exagérées.</p>
<p>Il prend des risques : il invente une partie de la vie de Zelda, il retourne parfois 20 ans en arrière, trois en en avant, six ans plus tôt en deux ou trois paragraphes. Le lecteur n’a pour seul repère que les dates, que l’auteur a inscrites dans la marge. On est parfois perdu, mais c’est presque un plaisir, comme si cette passion nous emportait un peu, nous aussi.</p>
<p>Et puis il y a des élans de profondeur et de sensibilité, comme ici, sur l’amitié entre hommes.</p>
<blockquote><p>Deux hommes ne mesurent jamais la dimension physique de leur attirance l’un envers l’autre. Ils l’enfouissent sous les mots, sous des concepts sentimentaux tels que la fidélité, l’héroïsme ou le don de soi. »</p>
</blockquote>
<p>L’utilisation de personnages célèbres n’est pas un prétexte pour faire un roman facile ou étaler une culture. Non, ici c'est un tremplin pour une vraie création, originale, profonde et très bien écrite.
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<img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Alabama.jpg" alt="Alabama Song" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em>Alabama Song, Gilles Leroy, Mercure de France, 192 pages, 15 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/09/19/168-alabama-song-gilles-leroy#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/150Le père adopté – Didier Van Cauwelaerturn:md5:a70c818006714e1c653cd9a104444d0f2007-05-02T21:29:00+00:002018-10-23T15:38:00+00:00BernardLa viefamillepaternitéécrivain<p>Ca y est, ça recommence. Encore un écrivain à succès qui ouvre sa boîte à souvenirs et nous prie d’ingurgiter les dizaines d’anecdotes de son existence, nécessairement fabuleuse puisque c’est un écrivain à succès.</p> <p>Certes, Didier Van Cauwelaert n’est pas le premier à s’épancher. J’aurais pu m’énerver sur d’autres avant lui. Mais voilà, il fallait que cela tombe sur quelqu’un.</p>
<p>Calme-toi, Bernard. Et raconte nous plutôt l’histoire.</p>
<p>Impossible : il n’y en a pas. Nous n’avons d’autre guide que le coq et l’âne. L’illustre Didier entend en fait nous faire l’éloge de son père. Mais par ce truchement un peu grossier, c’est sa vie qu’il nous conte.</p>
<p>Soyons honnête dans notre agacement. Il y a, au gré de ce gavage, quelques moments amusants. Par exemple, quand le petit Van Cauwelaert trouve son père un peu nul, et fait croire à ses copains de classe que son vrai géniteur est Baudouin premier, le roi des Belges. Ou encore la complicité qui unit Didier et la secrétaire de son père, qui tape en cachette les manuscrits du futur écrivain.</p>
<p>La personnalité de René, le père de Didier Van Cauwelaert est attachante, elle aussi. C’est un homme que presque rien n’ébranle et qui fait de l’humour son assurance-vie. Il y a quelques moments tendres, enfin. Comme quand l’auteur rappelle que son père aurait voulu être écrivain, et qu’il a confié cette mission à son fils :</p>
<blockquote><p>Je ne suis pas dupe, je sais pourquoi tu as encouragé ma vocation de romancier, dès l’enfance : si tu as été mon maître à rêver, c’était aussi pour que je devienne ta machine à écrire. »</p>
</blockquote>
<p>Ce livre fera peut-être rêver ceux qui n’ont pas eu un père idéal. Grâce à des mots comme ceux-ci :</p>
<blockquote><p>Certains jugeront peut-être que je me compliquais beaucoup la vie dans l’espoir d’alléger la tienne. Mais il a toujours été impensable pour moi de te décevoir. Tu étais un marchand de miracles, tu m’avais choisi comme fournisseur, et je me devais d’honorer ta confiance, ton attente. »</p>
</blockquote>
<p>Mais bon. Malgré les critiques enthousiastes, je ressors de ce livre en trouvant tout cela optimiste, certes, mais très ordinaire, limite ennuyeux.</p>
<p>Mais quand les écrivains se remettront-ils à nous raconter des histoires ?</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/cauwelaert.jpg" alt="Le père adopté" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /><em>Le père adopté, Didier Van Cauwelaert, Albin Michel, 281 pages, 19,50 euros.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/05/02/90-le-pere-adopte-didier-van-cauwelaert#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/79Dans le scriptorium - Paul Austerurn:md5:a5d63d3903b063b1f0a1d38ec945d9e52007-02-19T17:24:00+00:002018-10-23T16:40:21+00:00BernardLa vieguerreécrivain<p>Quand Paul Auster sort un nouveau roman, je suis angoissé.</p> <p>J’adore sa plume, d’une douceur et d’une clarté infinies, et aucun roman ne m’a démenti. Mais deux fois sur trois, je m’ennuie. Je m’ennuie parce qu’il s’évertue très souvent à raconter le tourment d’une personne coincée dans un espace exigu. Auster n’a alors d’autre solution que d’inventer un roman dans le roman pour nous divertir un peu.</p>
<p>Brooklyn Follies, son avant-dernier opus était béni parce qu’il sortait enfin de ce schéma éculé. Enfin une vraie histoire avec des décors changeant, un début, un milieu et une fin.</p>
<p>Avec le « Scriptorium » : patatras ! Auster conte la fin de vie de Mr Blank, qui se réveille dans une chambre blanche, sans souvenir précis de ce que fut sa vie. Il a l’impression d’être enfermé, mais n’a pas la force de se déplacer jusqu’à la porte pour le vérifier.</p>
<p>Il reçoit quelques visiteurs. Anna, une infirmière. Daniel Quinn, un avocat. Ou James P. Flood, qui le presse de lui raconter la suite d’un manuscrit qui trône sur le bureau de la chambre blanche.</p>
<p>Commence alors l’incontournable histoire dans l’histoire : celle d’un membre d’état major envoyé en mission chez des « primitifs » pour y arrêter un agent double qui dresse ces populations contre son pays.</p>
<p>Avez-vous remarqué ? Les visiteurs de Blank sont des personnages des précédents romans d’Auster. Anna sort des pages du Voyage d’Anna Blume. Daniel Quinn est un pensionnaire de la Cité de Verre, et Flood est sorti de la chambre dérobée.</p>
<p>Apparemment, Flood n’a pas trop apprécié ses précédentes aventures.</p>
<blockquote><p>Je suis peut-être ridicule, fait Flood d’une voix que la colère enfle, mais vous, Mr Blank, vous êtes cruel… cruel et indifférent à la douleur d’autrui. Vous jouez avec la vie des gens et vous n’assumez pas la responsabilité de ce que vous avez fait. Je ne vais pas rester ici à vous accabler de mes ennuis, mais je vous en veux pour ce qui m’est arrivé. Je vous en veux très sincèrement et je vous méprise ».</p>
</blockquote>
<p>C’est à travers ces revenants qu’apparaît le thème de ce roman compliqué, tourmenté et très intellectuel : Blank est un écrivain hanté par ses personnages. Parviendront-ils à reprendre le contrôle de leur destin ? Ne dévoilons pas la fin, qui parvient presque à sauver un roman ennuyeux.</p>
<p>Une belle petite petite citation du livre, pour terminer, sur le rapport entre l’écrivain et ses personnages.</p>
<blockquote><p>Si on veut raconter une bonne histoire, on ne peut céder à la pitié. »</p>
</blockquote>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/scriptorium.jpg" alt="Dans le scriptorium" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em><strong>Dans le Scriptorium</strong>, Paul Auster, littérature américaine, Actes Sud, 147 pages, 18,5 euros. Notre note : 4/5.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/02/19/59-dans-le-scriptorium-paul-auster#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/53Rosebud - Pierre Assoulineurn:md5:9d9316a8a79dea970ac45f40c2da67bc2007-01-28T15:43:00+00:002018-10-23T16:41:02+00:00BernardLa viehistoirenouvellesécrivain<p>Vous êtes à un dîner chez des amis. A table, il y a un type assez cultivé dont vous avez beaucoup entendu parler et qui raconte des histoires, mais qui donne des dizaines et des dizaines de détails. Qu’est-ce que vous faites ?</p> <p>Moi, je baille. Je rebois un verre de rouge. Puis je m’assoupis. C’est hélas ce qui m’est arrivé à la lecture du dernier ouvrage de Pierre Assouline, Rosebud.</p>
<p>Un Rosebud, en anglais, c’est un bouton de rose. Assouline a repris cette expression du film Citizen Kane. Cela symbolise ce petit détail qui nous confond, qui trahit qui nous sommes vraiment.</p>
<p>A priori, l’idée n’était pas mauvaise. Le grand biographe entendait nous raconter de petites histoires de gens célèbres, des « éclats de biographies », dit la couverture, avec pour fil rouge ce petit détail qui les trahissait. Mais la mayonnaise ne prend pas. Assouline multiplie les détails dans chaque histoire, ce qui altère gravement leur fluidité.</p>
<p>C’est dommage parce que les destins contés sont très forts. Je pense au drame de Kipling, qui voulait que son fils soit soldat, et enverra le rejeton à la mort. Je pense aussi au préfet Jean Moulin, le premier résistant, qui se tranche la gorge pour éviter de signer un document allemand autorisant un massacre.</p>
<p>Il y a quand même, aussi, quelques bons moments de lecture comme la description de la cérémonie de mariage de Lady Di :</p>
<blockquote><p>L’assemblée se lève, s’assoit, puis se relève et se rassoit, parfois à contretemps, au risque de produire un effet chaplinesque, chacun jaugeant sa gaucherie à l’impassibilité des royals : eux connaissent la musique. Et pour cause : ce sont des professionnels. Sauf pour les vêtements, du moins ceux des dames. Mais ça passe. N’importe où ailleurs, cet océan de mousselines pastel serait taxé de comble du mauvais goût ; mais quand il confine à de tels sommets, il tutoye le kitsch supérieur élevé au rang d’un des beaux arts. Vue en plongée du haut de son promontoire, cette famille fait vraiment penser à un jardin anglais dans l’attente d’un meurtre. La forêt de chapeaux offre une telle variété de fleurs qu’on songe spontanément à les arroser ».</p>
</blockquote>
<p>Les autres histoires, qui parlent de Cartier-Bresson, de Celan, de Picasso ou de Bonnard, sont proprement illisibles.</p>
<p>Je suis un peu déçu, car je pense qu’Assouline a une plume d’une finesse diamantaire. Je ne le remercierai jamais assez d’avoir écrit la biographie de Simenon.</p>
<p>Et rien que pour ça, je lui pardonne Rosebud.</p>
<p><img src="https://www.leblogdeslivres.com/dotclear/images/couvertures/Rosebud.jpg" alt="Rosebud" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />
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<br /> <em><strong>Rosebud</strong>, Pierre Assouline, littérature française, Gallimard, 219 pages, 16,9 euros. Notre note : 2/5.</em>
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</p>https://www.leblogdeslivres.com/post/2007/01/28/43-rosebud-pierre-assouline#comment-formhttps://www.leblogdeslivres.com/feed/atom/comments/39